Dans un rapport exclusif, l’agence de presse Tasnim avait récemment écrit, sur son site web, que le Qatar aurait demandé au Koweït d’intercéder auprès de l’Arabie saoudite, afin de résoudre bilatéralement les différends, sans aucune intervention des Émirats arabes unis.
Cette information a eu de vastes répercussions dans les médias de la région. Entre autres, la réaction des Émiratis révélaient leur désarroi. Dans un geste inhabituel, le ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, a publié sur sa page Twitter un lien direct vers un article du journal émirati Al-Khaleej, signé Habib al-Sayegh, qui critiquait violemment l’agence Tasnim.
L’article de Habib al-Sayegh, dont la publication par Anwar Gargash montrait que le premier diplomate émirati confirmait totalement son contenu, comprenait également des menaces implicites contre le Koweït.
Le journal Al-Khaleej met en garde le Koweït contre toute intervention pour résoudre, sans les EAU, tout litige quelconque entre des pays du golfe Persique. Pour rappel, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont rompu, en juin 2017, leurs liens avec Doha, sous prétexte d’appui au terrorisme. Ils ont également fermé tous leurs passages terrestres, maritimes et aériens avec le Qatar.
À ce sujet, l’agence de presse Tasnim a interviewé le Dr Ali al-Hil, professeur d’université et expert des questions politiques qataries.
Dans son interview, Ali al-Hil confirme l’authenticité de l’information publiée par l’agence de presse Tasnim. « Le message du Qatar au Koweït était en fait la réponse à une lettre que le Koweït avait précédemment écrite au Qatar », affirme l’expert qatari.
D’après cet analyste politique, « le Qatar ne cherche pas à se réconcilier avec les Émirats arabes unis ; ce pays nous a causé d’énormes problèmes ». Ali al-Hil rappelle aussi que le Koweït reste l’unique pays ayant assumé un rôle de médiation dans la crise diplomatique survenue entre les trois pays susmentionnés du golfe Persique plus l’Égypte, d’une part, et le Qatar, de l’autre.
Le Professeur Ali al-Hil a pourtant reconnu que le supposé rôle d’intermédiation du Koweït dans le sens d’une réconciliation qataro-saoudienne aurait pu inquiéter les responsables de Riyad.
« L’Arabie saoudite craint que sa convergence avec le Qatar ne se fasse au détriment de son partenariat avec les EAU dans la guerre contre le Yémen. (…) L’un comme l’autre, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis préfèrent sauver la face, en tant que deux partenaires qui devront bientôt sortir du Yémen. »
L’analyste politique qatari n’a pas manqué, non plus, d’évoquer la réticence de l’Arabie saoudite à opter pour des liens forts et amicaux avec tous les pays voisins, une idée que le président iranien Hassan Rohani avait lui aussi émise.
D’après ce professeur d’université et expert politique qatari, « l’Arabie saoudite et certains autres États arabes sont tombé dans le piège des États-Unis. Les Américains ne cessent de répéter que l’Iran et pas Israël, est le principal ennemi du monde arabe. Le gouvernement américain et le lobby pro-israélien aux États-Unis propagent l’iranophobie afin de pouvoir continuer à vendre leurs armes aux pays arabes ».
Source: PressTV