Une cour d’appel à Bahreïn a confirmé dimanche trois condamnations à mort et sept peines de prison à vie pour les membres d’un groupe accusé du meurtre de trois policiers, dont un Emirati, selon une source judiciaire.
La Cour de cassation avait, en octobre, ordonné le renvoi en appel du procès des dix membres chiites du groupe, condamnés pour un attentat à la bombe le 3 mars 2014 dans un village chiite, au cours duquel trois policiers, dont un officier émirati, avaient été tués.
Mais la cour d’appel a confirmé le jugement initial prévoyant la peine de mort pour trois membres du groupe et la perpétuité pour les sept autres, déchus également de leur nationalité bahreïnie.
Il s’agissait de l’attentat le plus meurtrier depuis l’écrasement en mars 2011 d’un soulèvement populaire contre la dynastie du régime des Khalifa qui dirige d’une poigne de fer ce petit royaume du Golfe allié de Washington.
C’était la première fois qu’un membre des forces de sécurité d’un autre pays du Golfe était tué à Bahreïn, où des militaires et des policiers de l’Arabie se sont déployés il y a quatre ans pour soutenir ce que l’Arabie a décrit de « monarchie sunnite face à la contestation chiite ».
Selon le parquet, les auteurs de l’attentat appartiennent à un groupe clandestin, les Brigades Ashtar.
Par ailleurs, les groupes de l’opposition à Bahreïn ont lancé un appel à la manifestation, ce dimanche, en guise de soutien à cheikh Issa Qassem et Cheïkh Ali Salman dont les procès étaient prévus pour ce dimanche 4 décembre.
Les groupes d’opposition bahreïnis ont demandé au peuple de manifester et d’exprimer leur soutien à Cheïkh Issa Qassem -haut-dignitaire chiite à Bahreïn et cheïkh Ali Salman -secrétaire général du parti d’al-Wefaq, -et de protester contre les politiques discriminatoires du régime des Khalifa.
Les rassemblements de protestation ont commencé à Abu Saiba et à Karzakan. Les sit-in et rassemblements populaires se poursuivent devant le domicile de Cheïkh Issa Qassem à Diraz, depuis le jour où le régime bahreïni à décidé de le déchoir de sa nationalité, malgré toutes les restrictions imposées par la police et les forces de sécurité.
Le tribunal de Bahreïn a tenu, il y a dix jours, un procès, en l’absence d’Issa Qassem qu’il accuse de collecte illégal de fonds illégaux et de blanchiment d’argent.
Les autorités bahreïnies ont retiré, il y a quatre mois, la nationalité d’ Issa Qassem. La décision du régime a provoqué un tollé avec en toile de fond des manifestations à travers le pays.
Quant au secrétaire général du parti d’al-Wefaq, Cheïkh Ali Salman, il a été arrêté, le 28 décembre 2014. Son arrestation a provoqué des manifestations et avait été condamnée par des organisations de défense des droits de l’Homme dont Amnesty International qui a, récemment, demandé sa libération immédiate.
Manama a rouvert dimanche 6 novembre, le procès de ce chef de l’opposition, Ali Salman, après l’annulation en cassation de sa condamnation à neuf ans de prison pour « complot contre le régime » et « incitation à la désobéissance ».
Une manifestation a également eu lieu, samedi 3 décembre, à Diraz à l’ouest de la capitale, Manama. Les manifestants ont scandé des slogans contre les politiques du régime et demandé l’arrêt des procès contre les personnalités religieuses et les militants politiques de Bahreïn.
Source: Agences