La commission électorale israélienne a invalidé la candidature d’une alliance arabe aux législatives du 9 avril, l’accusant de soutenir le « terrorisme », a indiqué jeudi son porte-parole.
La commission, constituée d’un juge et de représentants des partis en proportion de leur nombre de sièges au Parlement, a disqualifié le mercredi 7 mars par 17 voix contre 10 la candidature de Raam-Balad, a indiqué le porte-parole de la commission, Giora Fordis.
En revanche, elle a validé la candidature de Michael Ben-Ari, chef de file du parti Force juive, accusé d' »incitation au racisme » anti-arabe, malgré l’opposition du procureur général et les appels d’autres partis politiques, ainsi qu’une autre figure de Force juive, Itamar Ben Gvir.
Les décisions de la commission peuvent être contestées devant la Cour suprême, indique l’AFP.
Ceux qui sont qualifiés d’Arabes israéliens dans le dictionnaire politique et médiatique israélien sont les descendants des Palestiniens, la population autochtone. Ils sont restés sur leurs terres après l’implantation de l’entité sioniste en 1948 et représentent 17,5% de la population, selon les chiffres israéliens. Ils sont appelés ainsi pour faire oublier les origines palestiniennes de cette terre. Dans le dictionnaire de l’axe de la résistance, ils sont appelés les Palestiniens de 1948.
Le recours intenté contre l’alliance Raam-Balad a été initié par le parti Likoud (droite) du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a réclamé la disqualification de partis qui contestent le caractère juif d’Israël ou qui soutiennent toute action de resistance, armée et autre contre lui.
« Ceux qui soutiennent le terrorisme n’ont pas leur place à la Knesset (Parlement israélien) », a réagi sur les réseaux sociaux M. Netanyahu après le vote, rapporte l’AFP. En allusion bien entendu aux actions de résistance palestinienne.
Selon l’AFP, la commission électorale a par ailleurs invalidé la candidature d’Ofer Cassif, le seul juif candidat du principal bloc arabe Hadash pour les mêmes raisons. « C’est la première fois qu’un candidat juif est disqualifié pour ces raisons », a expliqué son avocat, Hassan Jabareen.
« Ce qui se passe dans ce pays est inquiétant mais pas surprenant », a déclaré jeudi la candidate de Balad, Hiba Yazbak, dans une interview à la radio militaire israélienne, indiquant que sa formation allait faire appel.
Concernant Ben-Ari, le procureur général Avichaï Mandelblit a estimé le mardi 5 mars que sa candidature devait être invalidée, parce qu’il a qualifié les Palestiniens de 1948 de « traîtres et meurtriers », ce qui constitue une « incitation au racisme », selon lui.
Mais aux yeux de la commission électorale, « il n’y a pas assez de preuves pour dire que cette personne est très dangereuse », a souligné M. Jabareen, dénonçant l’alliance entre Force juive et le Likoud.
Selon l’AFP, les responsables de Force juive sont des disciples du rabbin américano-israélien Meïr Kahane, fondateur du parti anti-arabe Kach, entré au Parlement après les élections de 1984 mais interdit de participer aux élections de 1988 parce que considéré comme raciste.
Source: Avec AFP