Formellement consacré aux problèmes du Proche-Orient, aux questions de la paix et de la stabilité de cette région, le sommet de Varsovie était «toutefois destiné à cibler l’Iran», écrivait le journal espagnol El Periódico. Un vice-ministre iranien a commenté pour Sputnik les résultats du sommet et évalué l’idée de la création d’une «Otan arabe».
Selon le quotidien espagnol El Periódico, les États-Unis, soutenus par Israël et l’Arabie saoudite, cherchent à renverser le pouvoir en place à Téhéran en appliquant un scénario identique à celui qu’ils ont réalisé autrefois en Irak.
Dès le début, le sommet de Varsovie était voué à l’échec, puisqu’il reposait sur l’idée fausse d’une menace artificielle nommée Iran, a déclaré à Sputnik Seyed Mohammad Kazem Sajjadpour, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, en marge de la 8e conférence du Club de discussion international Valdaï, à propos des résultats du sommet et de l’idée de la création d’une «Otan arabe» avec la participation d’Israël.
«L’Iran est une partie de la résolution de tous les problèmes au Proche-Orient, mais pas du tout le problème lui-même ni une menace, dont l’élimination impliquerait la création d’une alliance ou d’une coalition militaire quelconque [« Otan arabe », ndlr]», a expliqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que les promoteurs de la création d’une «Otan arabe» avaient pour objectif de marginaliser et de vouer à l’oubli le problème palestinien.
«Quoi qu’il en soit, c’est justement la résolution de la question palestinienne qui constitue le problème majeur au Proche-Orient. Attisant l’iranophobie et accentuant cette menace artificielle qui émanerait de l’Iran, ils [les États-Unis, Israël et certains pays arabes, ndlr] bafouent et violent les droits des Palestiniens. Néanmoins, toutes ces discussions et l’idée même de la création d’une « Otan arabe » sont dès le départ vouées à l’échec, car elles ressemblent bien à un avorton, dont la conception s’explique par des idées fausses et absurdes», a poursuivi le diplomate.
Quant à l’idée de renverser le pouvoir en place à Téhéran selon le scénario irakien, dont il est question dans une publication de l’édition espagnole, Seyed Mohammad Kazem Sajjadpour l’a qualifiée de «rêve irréalisable». Les scénaristes de Washington et leurs alliés sous-évaluent tout simplement la puissance de l’Iran et de ses partenaires.
«Nous ne savons pas ce qui est dans la tête de ces scénaristes [les États-Unis, ndlr], mais n’importe quelle comparaison entre les circonstances de l’époque [avant l’invasion américaine en Irak, ndlr] et la période actuelle, tout comme la comparaison entre l’Iran et l’Irak sont parfaitement erronées. Nul doute que le scénario irakien en Iran est un rêve irréalisable pour les États-Unis», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.
Source: Sputnik