LPour la première dans l’histoire de la monarchie saoudienne, des détenus d’opinion saoudiens ont entamé le dimanche 17 février une grève de la faim de trois jours.
L’appel a été lancé, par le doyen des détenus dans les prisons saoudiennes Abdallah Al-Hamed « pour réclamer la libération des militants de l’action pacifique et démocratique, les défenseurs des droits de l’homme et tous les détenus d’opinion arrêtés arbitrairement, a rapporté le compte Twitter « détenus d’opinion ».
Selon le site d’information en ligne al-Khaleej on line, M. Hamed est l’un des premiers détenus d’opinion et le plus célèbre. Âgé de 69 ans et originaire de la ville de Baridat, il avait obtenu son doctorat en langue arabe à l’Université d’Al-Azhar en Egypte. C’est un militant des droits de l’homme et l’un des fondateurs de la Commission de défense des droits légitimes et de l’Association des droits civiques et politiques en Arabie saoudite HASM .
Hamed s’était distingué par ses revendications en faveur d’une monarchie constitutionnelle, en adhérant au Mouvement constitutionnel. Ce dernier a été évoqué et salué par Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné dans l’enceinte de l’ambassade saoudienne à Istanbul. La qualifiant de « mouvement progressiste », le défunt avait invité les Saoudiens à lire « la créativité constitutionnelle » fondée par Hamed, et évoqué l’éventualité de le porter candidat au prix Nobel, a rapporté l’opposant saoudien Yahia al-Assiri, le mois d’octobre dernier.
Ayant enseigné pendant une quinzaine d’années la culture islamique dans le département de la Chariaa à la faculté de la Chariaa et de langue arabe à al-Qassim, il en a été révoqué en 1993, pour avoir participé à la fondation du Comité des droits de l’homme. Il a été arrêté dans les années suivantes, 1994, 1995 et 1996 et une quatrième fois en 2004.
Sa dernière arrestation remonte à 2013, date à laquelle il a été condamné à 11 années d’emprisonnement, dans le cadre de l’affaire HASM.
Cette dernière s’était fait remarquer en 2009, en raison d’un communiqué qui a dénoncé « la corruption politique » lors des inondations qui ont ravagé la ville de Djeddah. HASM avait aussi demandé au monarque saoudien de former un parlement élu avec des prérogatives plus importantes pour demander des comptes aux responsables.
À partir de 2011, les membres de cette association ont été victimes d’une campagne de persécution baptisée « Les réformateurs de Djeddah ».
En 2013, elle a été dissolue et ses biens ont été confisqués. En plus de Hamed, un autre de ses fondateurs Mohammad al-Qahtani a quant à lui écopé 10 ans de prison.
Lui ainsi que trois autres religieux et personnalités sociales emprisonnés ont pris part à la grève de faim proclamée par M. Hamed.
Mais tous les quatre ils l’on suspendue, ce mardi 19 février, avant la date de sa fin prévue, a tweeté le compte « Détenus d’opinion », sans en préciser les raisons. Hamed quant à lui la poursuit obstinément et l’a prolongé jusqu’au jeudi prochain..
Source: Divers