Le chef de la diplomatie yéménite a invoqué une « erreur de protocole » pour expliquer le fait qu’il a été assis à côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de la conférence de Varsovie, et réaffirmé la « fermeté » du Yémen sur la question des Palestiniens.
Le Yémen et « Israël » n’ont jamais entretenu de relations diplomatiques et l’attitude visiblement cordiale du ministre yéménite des Affaires étrangères Khaled al-Yemani envers M. Netanyahu jeudi a provoqué de vives critiques sur les réseaux sociaux, le poussant à réaffirmer sa position sur les Palestiniens.
« La position du Yémen et du président (Abd Rabbo Mansour) Hadi sur la question palestinienne, celles du peuple palestinien et de ses dirigeants, est ferme », a indiqué tard jeudi Khaled al-Yemani sur son compte Twitter. « Les erreurs de protocole dans le cadre des conférences internationales relèvent toujours de la responsabilité de l’organisateur », a-t-il par ailleurs affirmé.
En dehors de l’Egypte et de la Jordanie qui ont conclu la paix avec « Israël », les pays arabes ont traditionnellement lié une normalisation des relations avec Israël à un règlement du conflit israélo-palestinien.
Le diplomate yéménite était déjà assis lorsque M. Netanyahu a pris place à ses côtés au deuxième jour de cette conférence officiellement consacrée à la sécurité au Moyen-Orient, mais qui visait principalement à intensifier les pressions sur l’Iran.
Les deux hommes ont échangé regards et sourires avant qu’un problème technique ne pousse le chef de la diplomatie yéménite à prêter son micro à M. Netanyahu.
« Un moment léger » qui pourrait être le signe d’une « nouvelle coopération » entre les deux pays, a écrit sur son compte Twitter Jason Greenblatt, envoyé spécial du président américain, notamment chargé de présenter un plan de paix pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Au premier jour de la conférence mercredi, M. Netanyahu n’avait pas caché sa satisfaction après un dîner où il était à la même table que des hauts responsables d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de Bahreïn.
M. Yemani a rappelé que le but de la participation du Yémen à la conférence n’était pas de discuter de la question palestinienne mais de « restaurer » la légitimité du gouvernement yéménite et de « mobiliser la communauté internationale pour faire face à l’expansion iranienne » dans son pays.
Un conflit oppose depuis 2014 les forces progouvernementales, appuyées par une coalition menée par l’Arabie saoudite, aux rebelles houthis, soutenus par l’Iran. Selon l’ONU, le conflit a entraîné la « pire crise humanitaire » au monde.
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, les houthis ont « rejeté toutes les tentatives de normaliser » les relations avec « Israël » « aux dépens des causes arabe et islamique, en premier lieu la cause palestinienne ». La présence de M. Yemani aux côtés de M. Netanyahu révèle la « faillite morale » du gouvernement yéménite « et de ses parrains à Riyad et à Abou Dhabi », ont-ils ajouté.
Source: AFP