Revenant sur des déclarations tenues par d’actuelles et d’anciennes autorités navales des États-Unis, Al-Monitor, site d’actualités et d’analyses US sur le Moyen-Orient, a consacré tout un article aux « conséquences négatives » de la réévaluation du plan américain visant à fournir à la flotte américaine basée dans la région des dizaines de navires de guerre pour faire face à la soi-disant menace iranienne.
Selon Al-Monitor, cette révision du plan de renforcement de la flotte US au Moyen-Orient risque d’affaiblir la présence américaine dans la région, ce qui est « préoccupant » pour les experts travaillant au sein du gouvernement américain.
En juillet 2017, la chaîne américaine Fox News, citant les autorités navales américaines, a déclaré que la marine américaine envisageait de renforcer d’ici 30 ans son potentiel naval, avec un total de 354 navires, dont 12 porte-avions, 140 flotteurs, 52 navires de surface et 66 sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire.
Le réseau américain, se référant aux déclarations des responsables de l’US Navy appelant au développement d’une flotte américaine qui peine pour l’instant à faire face aux menaces sino-russo-iraniennes, avait prétendu :
« Tandis que l’Iran, la Russie et la Chine œuvrent pour développer leur force maritime et continuent leur action dans les eaux libres, l’US Navy ne possède que 276 navires, dont la plupart ont besoin de grosses réparations. »
Et d’ajouter : « Dans ces conditions, il faut que des navires et des sous-marins soient expédiés sur-le-champ dans les eaux libres. »
Al-Monitor, créé en février 2012 par l’homme d’affaires américano-syrien Jamal Daniel, a interrogé plusieurs experts et responsables sur cette marche arrière de Washington.
Le chef des opérations maritimes de l’US Navy, l’amiral John Richardson, avait annoncé une révision du plan initial visant à augmenter le nombre des bateaux de l’US Navy afin de s’adapter à la nouvelle stratégie du département de la Défense, une stratégie axée sur l’endiguement de la Chine et de la Russie.
« Dans le cadre de la nouvelle stratégie de défense nationale et des changements dans nos politiques de sécurité, un tel plan avait été présenté, mais nous sommes maintenant en train d’effectuer une nouvelle évaluation sur la structure de nos capacités militaires et de nos forces », a-t-il déclaré.
Selon Al-Monitor, la marine américaine a actuellement 288 navires prêts à effectuer des missions, dont un tiers sont actuellement stationnés dans les eaux extérieures.
Selon le groupe de réflexion britannique « Chatham House », les États-Unis « gardent généralement deux de leurs trois porte-avions dans les eaux du golfe Persique ».
Selon la source, la Cinquième flotte américaine, dont le siège se trouve à Bahreïn, inclut plus de « 7 000 » militaires, fusiliers, marins et agents administratifs.
« Les experts estiment que la décision de limiter l’extension des forces navales témoigne du fait que la marine US est moins capable d’accomplir des missions internationales, ce qui pourrait remettre en question ses déploiements au Moyen-Orient alors que les troupes américaines doivent quitter la Syrie », note encore Al-Monitor.
« Élargir la flotte de l’US Navy à 355 navires n’était pas un plan irréfléchi. Il avait été étudié de manière approfondie », a déclaré John Miller, un amiral trois étoiles à la retraite qui a dirigé le Commandement central de l’US Navy jusqu’en 2015. « Nous avons réduit ce nombre à nos risques et périls », a-t-il insisté.
Selon Al-Monitor, le président américain Donald Trump avait souligné le besoin d’une flotte de 355 navires en septembre 2016.
« Le maintien d’une flotte plus petite pourrait compromettre les efforts américains pour garder la main haute au Moyen-Orient », ont ajouté les médias.
Mettant en garde contre ce changement d’avis, Al-Monitor finit par dire que la décision de l’US Navy d’abandonner le plan précédent pourrait avoir été prise sans l’aval de Trump, ce qui risque de provoquer l’ire de ce dernier.
Les États-Unis multiplient les exercices navals en mer de Chine pour harceler Pékin. Que ce soit en Syrie ou en Irak, c’est toujours par le biais de leur flotte maritime présente dans le golfe Persique ou en Méditerranée que les Américains s’ingèrent dans les affaires des pays du Moyen-Orient.
Source: Avec PressTV