L’éventualité même que l’Iran déploie un jour ses bases maritimes en Syrie et au Yémen a provoqué un tollé dans une partie de la presse occidentale qui s’est empressée de présenter cette intention comme si demain une base de Téhéran allait s’élever à Tartous.
Or, si une telle initiative voit le jour, ce ne serait qu’avec l’aval des États concernés.
Les menaces extérieures étant croissantes, Téhéran pourrait un jour construire des bases militaires maritimes au Yémen et en Syrie, a récemment annoncé le chef de l’état-major des Forces armées iraniennes Mohammad Hossein Bagheri.
Les navires militaires de la République islamique « doivent être aussi activement présents dans l’océan Indien que dans le golfe d’Oman. L’Iran a besoin de bases maritimes militaires à l’étranger.
Un jour, nous aurons peut-être besoin de bases sur les côtes yéménite et syrienne. Et dans le golfe Persique, nous pourrons probablement déployer une base militaire flottante », a-t-il déclaré. Toutefois, cette déclaration a été déformée par certains médias occidentaux.
Ainsi, Euronews a déclaré que Téhéran insistait sur un déploiement urgent de ses bases en Syrie et au Yémen.
Cependant, comme l’affirme dans un entretien à Sputnik le politologue afghan Seyed Hadi Afghahi, la déclaration de M. Bagheri n’est qu’une évaluation des perspectives et ne doit en aucun cas être perçue comme une aspiration à occuper les eaux d’États souverains.
« Tout d’abord, ces déclarations ne sont qu’une évaluation de l’avenir. C’est un examen de faisabilité et non un appel à l’acte. Malheureusement, plusieurs médias hostiles envers l’Iran et les adversaires de son influence stratégique dans la région l’ont présenté sous une autre lumière », a-t-il souligné.
Et d’ajouter qu’un tel scénario pouvait être envisagé dans le cas d’une agression des États-Unis, pays qui lui-même possède de nombreuses bases militaires en dehors de ses frontières.
« Compte tenu des menaces émanant des États-Unis et promettant une offensive contre les sites d’importance vitale pour l’Iran, (…) M. Bagheri a évalué les perspectives », a poursuivi le politologue, ajoutant que l’existence de ses bases permettrait de maintenir l’équilibre de forces dans la région si l’ennemi s’active et de défendre les intérêts nationaux.
« Pourquoi l’accent est-il mis sur la Syrie et le Yémen. Avant tout, car la Syrie est actuellement embrasée par la guerre contre les terroristes de Daech, du Front al-Nosra, etc. (…) ce qui rend la création d’une base tout à fait logique », a-t-il souligné.
Et de pointer que même si la situation dans la région dicte cette nécessité, la République islamique ne déploiera ses bases qu’en stricte conformité avec le droit international et qu’avec l’aval de Sanaa et de Damas. « J’ai une question à poser aux autorités américaines et leurs alliés. Si vous percevez si négativement juste l’éventualité du déploiement de bases iraniennes, considérez-vous qu’il est admissible de déployer vos bases où vous le souhaitez et ce sans prévenir ? Avez-vous le droit de transformer ces États en votre arsenal ? », a-t-il lancé pour conclure.
Source: Sputnik