Le membre du Bureau politique du Hamas a déclaré ce jeudi que son mouvement de résistance, au pouvoir dans la bande de Gaza, refusait une importante aide financière qatarie à cause de conditions fixées par Israël pour laisser entrer l’argent dans le territoire palestinien sous blocus.
« Nous refusons de recevoir la troisième aide qatarie en réponse au comportement de l’occupation (israélienne) et les tentatives de sortir de l’accord », a dit Khalil al-Hayyat qui est l’adjoint de l’homme fort du Hamas, Yahya Sinouar. Il faisait allusion à l’accord de cessez-le-feu conclu sous l’égide de l’Egypte le mois de novembre dernier, à l’issue d’une escalade militaire au cours de laquelle les roquettes de la résistance avaient atteint les colonies avoisinantes de la bande de Gaza.
L’aide qatarie de 15 millions de dollars, troisième tranche d’une enveloppe totale de 90 millions de dollars sur six mois, est bloquée depuis deux semaines par une décision du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il déploie tous les moyens pour stopper les manifestations qu’ils organisent régulièrement depuis mars 2018, dans le cadre de la Marche de Grand retour, pour réclamer leurs droits usurpé, et la levée du blocus qui a appauvri les habitants. Les efforts de l’armée israélienne n’ayant pu briser leur volonté.
Le prétexte avancé pour justifier le blocage, selon l’AFP, citant un responsable israélien : « en représailles à un épisode de violences le long de la frontière et à des tirs en provenance de l’enclave palestinienne sur des soldats ».
Selon les médias israéliens, le cabinet de sécurité, forum restreint d’officiels autour de M. Netanyahu, a décidé mercredi de laisser passer l’argent. Mais un responsable a indiqué ensuite sous couvert d’anonymat qu’en fait aucune décision n’avait été prise.
A la grande surprise des observateurs, Israël a accepté que le Qatar transfère à Gaza 90 millions de dollars en six tranches mensuelles pour payer les salaires de dizaines de milliers d’employés du Hamas et aider les pauvres, qui représentent la moitié de la population. Deux premiers versements ont eu lieu en novembre et décembre.