A peine a-t-elle pris le contrôle de la totalité de la province d’Idleb, en plus des provinces ouest d’Alep et nord de Hama, la coalition jihadiste takfiriste Hayat Tahrir al-cham s’est empressée d’accorder son soutien à la Turquie dans sa guerre contre les Kurdes syriens.
Cette position a été exprimée par la voix de son chef, Abou Mohammad Joulani, qui est aussi le fondateur du front al-Nosra, ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et rebaptisé Front Fatah al-Cham. Une tentative vaine de camoufler ses réelles origines jihadistes takfiristes.
« Nous considérons le parti des travailleurs kurdes (PKK) comme étant l’ennemi de la révolution et qu’il est en train de s’emparer de larges zones dans lesquelles habitent un grand nombre d’arabes sunnites », a-t-il dit lors d’un entretien avec la chaine de télévision Amjad, qui appartient à HTC.
Les Unités de protection du peuple kurde font partie du PKK sont par conséquent inclus dans cette position.
« Nous estimons qu’il faut éliminer le PKK et qu’il faut libérer cette région du PKK. Nous ne pouvons entraver ceux qui voudraient le faire contre des ennemis de la révolution, a-t-il affirmé en réponse à la question sur la volonté de la Turquie de lancer une offensive à l’est de l’Euphrate.
Selon des sources kurdes, cette position montre que la relation entre Ankara et ce groupe jihadiste ne sont pas aussi mauvaise qu’elles peuvent le paraitre. La rapidité avec laquelle HTC a conquis de nouvelles zones, contre des groupes pro turques sans qu’Ankara ne bronche favorise cette analyse.
La médiation russe avec Damas
En tout cas les Kurdes syriens se trouvent dans une mauvaise posture, malgré les garanties américaines qui manquent de crédibilité.
Or, leurs pourparlers avec Damas n’ont pas encore abouti, à en croire leur représentant à Moscou qui a réclamé la médiation de la Russie avec elle.
Selon le quotidien égyptien Youm7, Rashad Benaf, a fait état du gel des pourparlers entre les Kurdes et le gouvernement syrien en raison de différends entre les deux parties.
« Moscou pourrait également avoir un rôle significatif à propos de la participation des Kurdes à la rédaction de la Constitution de la Syrie. Actuellement, les représentants kurdes ne sont présents ni dans les négociations d’Astana ni à Genève et ne figurent pas sur la liste du comité constitutionnel. Il n’y a actuellement aucune négociation entre les Kurdes et Damas et toutes les relations avec le gouvernement syrien ont été suspendues, les Kurdes insistant sur la mise en place d’un système « démocratique » dans toute la Syrie et tandis que le gouvernement met l’accent sur la reconstruction de la structure du gouvernement central d’avant-guerre », a-t-il ajouté.
Faisant référence aux précédentes réunions des Kurdes avec le gouvernement syrien, M. Benaf a noté que Damas n’était pas prête à faire des concessions aux Kurdes dans l’avenir de la Syrie.
Tentatives US de saboter les négociations avec Damas
L’ancien conseiller médiatique des Unités de protection du peuple (YPG) dans la région d’Afrine a mis en garde il y a deux jours contre les tentatives des États-Unis de saboter les négociations entre le gouvernement syrien et les Kurdes.
« Nous avons appris que James Jeffrey, représentant spécial des États-Unis pour la Syrie avait envoyé des messages à l’adresse de l’administration autonome kurde dans le nord de la Syrie, lui conseillant de ne pas se presser pour participer aux négociations avec Damas et promettant des changements en leur faveur dans un proche avenir, notamment après la réunion de l’OTAN en février prochain », a affirmé à l’agence Ria Novosti, l’ancien conseiller médiatique des YPG à Afrine, Rizan Haddou.
Sources: Al-Nahar; Amjad; Press Tv; Youm7.
Source: Divers