L’émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale anti-takfiristes Brett McGurk a présenté vendredi sa démission, après celle du ministre américain de la Défense dans le sillage de l’annonce par Donald Trump du retrait militaire américain de Syrie.
Le départ de M. McGurk sera effectif au 31 décembre, a indiqué samedi un responsable du département d’Etat, sous couvert d’anonymat, précisant qu’il avait remis sa démission vendredi au secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Selon plusieurs médias américains, il avait décidé de quitter son poste en février mais il a avancé cette échéance après les rebondissements de la semaine.
Le président américain Donald Trump a surpris en annonçant mercredi sa décision de retirer le plus vite possible les 2.000 soldats américains stationnés en Syrie, estimant que le groupe takfiro-wahhabite Daesh était vaincu.
Le même jour, il indiquait que la préparation d’un désengagement partiel d’Afghanistan était lancée.
Le Wall Street Journal et le New York Times ont évoqué le départ de la moitié des 14.000 militaires américains déployés sur le sol afghan depuis 2001.
« Concernant la Syrie, nous devions à l’origine y être pour trois mois et, c’était il y a sept ans -nous ne sommes jamais partis », a tweeté M. Trump samedi, avant la révélation de la démission de M. McGurk.
« Renversement complet »
« Lorsque je suis devenu président, Daesh se déchainait. Désormais, Daesh est en grande partie vaincu et d’autres pays de la région, y compris la Turquie, devraient être capables de s’occuper facilement de ce qu’il en reste. Nous rentrons à la maison! », a-t-il ajouté.
Un peu plus tard, il a ciblé Brett McGurk sur Twitter, le décrivant comme un « grand parleur » qui part juste avant la fin de sa mission.
Selon le courriel annonçant sa démission à ses collègues, que le New York Times s’est procuré, Brett McGurk a qualifié la décision présidentielle de « choc » et de « renversement complet par rapport à la politique qui nous avait été présentée ».
« Elle a laissé nos partenaires de la coalition troublés et nos partenaires dans les combats désemparés », a-t-il écrit, d’après le NYT.
« Je me suis employé cette semaine à essayer de gérer certaines retombées (…) mais finalement j’ai conclu que je ne pouvais appliquer ces nouvelles instructions et maintenir mon intégrité », a-t-il poursuivi.
Ces derniers mois, de hauts responsables militaires américains avaient multiplié les mises en garde contre un retrait précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad: la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l’Iran, véritable bête noire de l’administration Trump.
Source: Avec AFP