La fondation de Donald Trump a accepté de se dissoudre, une victoire pour les procureurs de l’Etat de New York qui l’ont assignée en justice en juin, accusant le président de l’avoir utilisée pour financer des dépenses personnelles plutôt que caritatives.
La fondation a signé un accord par lequel elle accepte « de se dissoudre sous supervision judiciaire », comme l’exigeait la justice new-yorkaise, qui pourra ainsi vérifier que les actifs restants soient répartis entre de réelles organisations caritatives, a indiqué lundi la procureure de l’Etat de New York, Barbara Underwood.
Mais l’action en justice contre la fondation, que la justice accuse d’avoir fonctionné sur « un modèle choquant d’illégalité », n’est pas terminée pour autant, a souligné la procureure.
« Nous allons poursuivre notre action, pour être sûrs que la Fondation Trump et ses administrateurs ont à répondre de leurs violations claires et répétées de la loi », a-t-elle indiqué.
La justice réclame notamment toujours de la fondation qu’elle restitue quelque 2,8 millions de dollars soupçonnés d’avoir été indûment dépensés, ainsi que des amendes.
Elle demande aussi que Donald Trump et ses trois enfants de son premier mariage – Donald Junior, Eric et Ivanka, qui siégeaient à la fondation – soient bannis de la direction de toute organisation caritative.
L’assignation en juin avait mis en lumière l’imbrication entre la fondation et la Trump Organization, la société new-yorkaise chapeautant les avoirs de Donald Trump, qui gère surtout des hôtels et clubs de golf, aux Etats-Unis et à l’étranger.
Selon la procureure, le milliardaire républicain aurait ainsi utilisé la fondation, qui n’avait aucun employé propre, pour promouvoir ses hôtels ou clubs de golf et lever des fonds liés à la campagne électorale, ce qui est strictement interdit par la loi.
Le dossier contre la fondation n’est cependant pas la plus grave des actions en justice qui empoisonnent Donald Trump.
Son ancien avocat Michael Cohen s’est retourné contre lui et accuse le président de lui avoir demandé de payer deux ex-maîtresses présumées pour qu’elles ne disent rien de ces liaisons pendant la campagne électorale 2016.
De tels paiements violent les lois sur le financement des campagnes, et alimentent les spéculations sur une inculpation ou une procédure de destitution contre M. Trump.
Le président est aussi en difficulté face au procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une éventuelle collusion de son équipe de campagne avec la Russie.
Source: AFP