Les concessions d’Emmanuel Macron face aux Gilets jaunes font douter de sa capacité à prendre la relève d’Angela Merkel en tant que leader de l’Europe démocratique et libérale, estime un analyste de Bloomberg.
Il y a moins d’un mois, Emmanuel Macron s’imposait en tant que porte-drapeau du mondialisme dans un discours devant 60 dirigeants mondiaux rassemblés à l’Arc de Triomphe, faisant l’éloge des Nations unies et dénonçant le nationalisme comme une «trahison».
Les protestations des Gilets jaunes ont cependant porté un coup important à l’image politique du dirigeant français, estime Gregory Viscusi, de l’agence Bloomberg.
«L’Europe a connu plusieurs situations critiques ces dernières années, allant de la crise de la dette grecque à la flambée des sentiments anti-migrants et le vote sur le Brexit. Pourtant, il est très rare que tant de vautours politiques tournent au-dessus d’un seul leader avec tant de choses en jeu», écrit l’auteur.
Alors qu’Angela Merkel se prépare à quitter son poste de chancelière allemande, il était attendu que M.Macron prenne la relève afin de maintenir la démocratie libérale en Europe. Or, l’emprise de Mme Merkel sur la scène internationale s’appuyait sur une véritable «forteresse politique» dans son propre pays, tandis que les positions du Président français sont bien moins solides, estime l’analyste.
Après avoir cédé aux exigences des Gilets jaunes, M.Macron, via son Premier ministre Édouard Philippe, a reconnu son incapacité à communiquer avec le peuple.
Sa popularité est en chute libre, sa politique perçue comme favorisant les riches, et les sondages démontrent que les Français considèrent leur Président comme distant et arrogant, souligne M.Viscusi.
Bloomberg cite en outre Antonio Barroso, analyste au cabinet Teneo Intelligence, qui rappelle que le dirigeant français affirme toujours qu’il se moque des sondages relatifs à sa popularité. Néanmoins, les prochaines élections européennes, sans oublier la série d’élections municipales et régionales programmées en France, pourraient être interprétées comme autant de référendums quant à sa politique, prévient l’expert.
Source: Sputnik