Le président turc Recep Tayyep Erdogan poursuit ouvertement ses efforts pour une normalisation des liens avec l’Entité sioniste. Ce choix semble émaner d’une vision et d’une stratégie adoptée par le régime turc dans le cadre de ses relations régionales.
D’ailleurs, Erdogan a maintes fois déclaré à la deuxième chaine de télévision israélienne que « le processus de normalisation des liens israélo-turcs va bon train ».
De ce fait, Erdogan aspire à développer les relations bilatérales avec l’Entité usurpatrice, au détriment de la position adoptée jadis concernant l’occupation de la Palestine.
Toutefois, les propos tenus par Erdogan dans son interview à la chaine israélienne renferment des indices sur le statut réel de la cause palestinienne dans ses choix stratégiques.
Selon la traduction de la deuxième chaine israélienne, le président turc, qui s’exprimait dans sa propre langue, a dit que « la mosquée d’al-Aqsa est un lieu de culte pour les trois religions célestes ». Ceci signifie qu’Israël a le droit d’imposer son équation du partage spatio-temporel d’al-Aqsa, dans le cadre de la politique de judaïsation pratiquée contre les lieux-saints islamiques.
Tirer des profits économiques et politiques
La position d’Erdogan offre une victoire éclatante à la politique de la droite israélienne, surtout après avoir critiqué et rejeté la tentative israélienne de prendre le contrôle de la mosquée, comme si le contrôle sioniste des autres parties d’al-Qods et d’al-Aqsa était acceptable.
En effet, il s’agit de la même logique stipulant la reconnaissance de l’occupation israélienne des territoires de 1948, en échange d’un consensus sur les territoires de 1967.
Erdogan l’a clairement dit: « Al-Qods, comme vous le savez tous, est sacré pour les trois religions, et nous devons tous respecter ce fait ».
Bien que le président turc possède un éventail de choix alternatifs — qui n’ont rien à voir avec les options militaires ni avec le soutien aux factions de la résistance palestinienne — Erdogan s’est dit désireux « d’ouvrir une nouvelle page avec Israël et de tourner à jamais la page des différends avec lui »!
Certes, le président turc cherche à travers cette politique, à tirer des profits politiques et économiques, au détriment de la position sur l’occupation de la Palestine.
Dans ce contexte, des analystes établissent un lien entre le rapprochement israélo-turc et l’échec de la politique turque en Syrie et en Irak. Les deux parties, turque et sioniste, sont conscientes des effets de la victoire de l’axe de la résistance en Syrie sur les équations régionales.
De plus, ce rapprochement démontre que les Israéliens et les Turcs sont dans le même camp en faveur des groupes armés actifs en Syrie.
Aucun principe moral envers la cause palestinienne
Sur un autre plan, la politique du renforcement des relations avec Israël démontre que les choix de la Turquie sont similaires aux choix de l’Occident concernant le Moyen-Orient, et que ceux-ci n’obéissent à aucun principe moral prévu sous le règne du parti « islamo-conservateur » turc « Justice et Développement ».
Ceci se voit clairement dans la réponse d’Erdogan à la deuxième chaine israélienne, cette dernière l’interrogeant sur les raisons pour lesqquelles il a accepté la réconciliation avec Israël: « Israël s’est excusé pour l’incident de Mavi Marmara, a payé des indemnisations, et a promis d’alléger le blocus imposé sur la Bande de Gaza », avait-il répondu.
Ceci montre que les positions d’Erdogan lancées dans les dernières années contre Israël étaient momentanées, et qu’elles n’avaient rien à voir avec des positions de principe liées à la cause palestinienne.
Ainsi, la Turquie s’assimile à la plupart des pays arabes dont le plafond politique a presque disparu au sujet des droits du peuple palestinien et de la cause palestinienne.
Couverture à la normalisation
Ce qui est le plus dangereux, c’est qu’Erdogan a cherché une couverture à la normalisation avec l’Entité sioniste, en refusant de taxer le mouvement Hamas de terrorisme!
« Le Hamas doit faire partie de toute règlement avec Israël », a-t-il déclaré, laissant entendre que ce mouvement de résistance doit être inclus dans un futur processus de paix avec Israël, dans le cadre d’un accord dont les conditions diffèreraient relativement de celles de l’accord d’Oslo.
Erdogan appelle-t-il implicitement le Hamas à adopter le modèle turc dans sa position envers Israël?
Il serait important de mentionner dans ce cadre la proposition faite il y a quelques semaines par le ministre de la sécurité israélienne Avigdor Libermann de transformer la Bande de Gaza en Singapour, en échange de l’abandon du choix de la résistance!
Source: traduit du site al-Akhbar
Source: traduit du site al-Akhbar