La Turquie a vivement critiqué samedi la mise en place par les Etats-Unis de postes d’observation dans le nord de la Syrie visant à empêcher toute altercation entre l’armée turque et des combattants kurdes soutenus par Washington.
« Je suis d’avis que ces mesures vont compliquer davantage une situation déjà très compliquée », a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, selon des propos rapportés par l’agence de presse étatique Anadolu.
« Nous avons fait part de notre malaise à nos homologues américains à plusieurs reprises », a indiqué M. Akar, ajoutant qu’il s’était récemment entretenu à ce sujet avec le chef d’état-major américain Joe Dunford.
Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a annoncé mercredi que l’armée américaine était en train d’installer des « tours d’observation » dans plusieurs zones dans le nord de la Syrie, le long de la frontière avec la Turquie.
Cette mesure vise à rassurer la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu’Ankara considère comme un groupe « terroriste », mais qui est le fer de lance au sol de la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique (EI).
Les YPG sont l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde qui combat les jihadistes de l’EI avec l’appui des Etats-Unis.
L’armée turque, qui menace de passer à l’offensive contre les YPG, a effectué ces dernières semaines des bombardements sporadiques contre des positions du groupe kurde.
A la suite des bombardements turcs sur les positions des YPG, les FDS avaient annoncé le 11 novembre la suspension de leurs opérations contre l’EI, suscitant l’embarras de Washington.
Le soutien américain aux combattants kurdes est un sujet récurrent de tension entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l’Otan aux relations volatiles depuis deux ans.
Appelant une nouvelle fois les Etats-Unis à ne plus soutenir les YPG, le ministre turc de la Défense a assuré que les tours d’observation américaines ne seraient d' »aucune utilité ».
La Turquie « n’hésitera pas à prendre les mesures qui s’imposent de l’autre côté de ses frontières pour faire face aux risques et aux menaces qui pourraient voir le jour », a déclaré M. Akar.
Source: AFP