Alors que le Venezuela résiste aux velléités destinées à le soumettre au diktat américain, Londres est intervenue pour prêter main forte à Washington.
Selon le quotidien britannique The Times, citant des sources anonymes, la Banque d’Angleterre refuse de libérer les lingots d’or du Venezuela, d’une valeur d’environ 550 millions de dollars ou 420 millions de livres sterling.
Bien entendu les autorités britanniques ne dévoileront jamais leurs réelles intentions. Elles ont invoqué une mesure suivant les « standards » de lutte contre le blanchiment d’argent, rapporte le Times.
« On craint que M. [Nicolas] Maduro puisse saisir l’or, propriété de l’État, et le vendre à des fins personnelles », poursuit-il.
Selon l’agence russe Sputnik, deux sources bien informées ont déclaré le mardi 6 novembre à Reuters que le gouvernement vénézuélien essayait de transférer son or des coffres de la Banque d’Angleterre vers le Venezuela depuis près de deux mois, la cargaison étant apparemment bloquée en raison de soi-disant difficultés à obtenir une assurance.
La semaine passée, le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, a annoncé les sanctions à l’encontre des particuliers et des entreprises américains qui négocient de l’or au Venezuela. Au motif que Caracas appartient à la « troïka de la tyrannie », aux côtés de Cuba et du Nicaragua. Ces pays ont tous les trois torpillé les tentatives d’y installer des régimes supplétifs aux USA.
Le gouvernement vénézuélien s’est efforcé de réduire sa dépendance à l’égard des institutions et instruments financiers, y compris le dollar, dirigés ou contrôlés par les États-Unis, et s’est engagé le mois dernier à négocier en euros, en yuans et « d’autres monnaies convertibles » malgré les restrictions imposées par les États-Unis.
La justification fournie par Washington d’une telle décision est plus incongrue encore: elle accuse le gouvernement élu légitimement de Maduro de «piller » les stocks vénézuéliens de métaux précieux en pleine crise économique.
Selon Sputnik, le Venezuela a consenti des efforts concertés pour devenir un grand exportateur d’or et s’emploie à certifier quelque 32 champs aurifères et à construire 54 usines de traitement dans le but de devenir, selon Maduro, « la deuxième plus grande réserve d’or du monde ».
Au milieu de la situation difficile dans laquelle se trouve son pays, Maduro accuse les États-Unis et la Colombie de comploter en vue de renverser le gouvernement vénézuélien lors d’une invasion ou d’un coup d’État. Voir en provoquant une crise économique.
Au cours des dernières années, le Venezuela a été confronté à une crise économique aiguë accompagnée d’hyperinflation, de la dévaluation de sa monnaie, le bolivar, et de pénuries de biens dans les magasins, avec la crise provoquée par les restrictions imposées par les États-Unis et la mauvaise gestion de la compagnie pétrolière d’État PDSVA.
Les efforts américains se sont avérés vains. En mai 2018, Maduro a remporté un second mandat. Il a promis de faire de la relance économique l’une des principales priorités du gouvernement. Américains et Britanniques s’attèlent pour lui mettre des batons dans les roues.