Un tribunal nigérian a refusé, le mercredi 7 novembre, d’accorder une libération sous caution au chef religieux musulman Ibrahim Zakzaky, plusieurs jours après qu’une quarantaine de ses partisans eurent été tués au cours de manifestations réclamant sa libération.
Le cheikh Ibrahim Zakzaky, dirigeant du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), est en détention depuis décembre 2015 et a été inculpé, en avril, d’incitation au rassemblement illégal, d’atteinte à l’ordre public et d’autres accusations. Il a plaidé non coupable.
« Le tribunal a refusé de lui accorder une libération sous caution », a déclaré l’avocat de Zakzaky, Maxwell Kyon.
Son équipe juridique avait demandé sa libération, affirmant qu’il souffrait de problèmes de santé qui nécessitaient des soins médicaux urgents à l’étranger, mais le tribunal a rejeté la demande.
La Haute Cour d’État de la ville de Kaduna, dans le nord du pays, a déclaré, le mercredi 7 novembre, qu’aucune preuve médicale substantielle n’avait été fournie pour accorder la libération sous caution à Zakzaky.
Zakzaky resterait en détention tout au long de son procès. La prochaine audience aura lieu le 22 janvier 2019.
« Nous sommes déçus de la décision du tribunal », a déclaré Ibrahim Musa, porte-parole du MIN.
Il a souligné que Zakzaky aurait dû être libéré sous caution en raison de son mauvais état de santé, ajoutant que « nous poursuivrons nos manifestations à Abuja et dans d’autres villes ».
L’audience a lieu après plusieurs manifestations pacifiques, organisées le mois dernier par des partisans du MIN pour demander la libération de Zakzaky.
Les forces de sécurité nigérianes ont ouvert le feu, avec des balles réelles, sur des membres et des partisans du MIN à Abuja, la capitale nigériane, faisant 47 morts.
Avant que Zakzaky ne soit inculpé, le gouvernement nigérian avait refusé de le libérer, en dépit de la décision de la Haute Cour fédérale, qui avait ordonné sa libération sans condition en 2016.
Le chef du clergé, âgé d’environ 60 ans, a perdu la vue à l’œil gauche lors d’une attaque, menée par l’armée nigériane contre sa résidence à Zaria, dans le nord du pays, en décembre 2015.
Au cours de cette attaque, la femme de Zakzaky a également été sérieusement blessée et plus de 300 de ses partisans et trois de ses fils ont été tués. Zakzaky, son épouse et un grand nombre de fidèles du clerc sont actuellement en détention.
Une enquête judiciaire après l’attaque brutale de 2015 a conclu que l’armée avait tué 347 membres du parti MIN à Zaria. Les soldats ont enterré les corps dans des fosses communes.
Plusieurs organisations internationales et groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé « le massacre de Zaria ».
Source: PressTV