La vérité est que le président Trump n’a pas de véritable stratégie sur l’Iran, a écrit la revue américaine National Interest, ajoutant que sa « campagne maximale » contre ce pays s’explique par son animosité envers Téhéran et que cela n’est pas dans l’intérêt des États-Unis.
Le directeur du département d’études de politique étrangère du Cato Institute, John Glaser, s’est penché à travers un article de National Interest sur les politiques de Trump envers l’Iran en disant que le président américain a passé des semaines à attiser la peur et l’hystérie face à la menace imaginaire d’une caravane de demandeurs d’asile. Mais les récits de ces réfugiés ne sont pas les seuls grands récits qui orientent actuellement la politique de la Maison-Blanche : l’administration Trump a également donné le ton de la tempête au sujet de la menace, imaginaire, posée par l’Iran, a-t-il ajouté.
Le gouvernement Trump a imposé ce lundi 5 novembre de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran. C’est une violation flagrante de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Trump s’est retiré unilatéralement de l’accord en mai, mais l’Iran est selon les rapports de l’Agence international de l’énergie atomique (AIEA) en pleine conformité depuis trois ans.
Dans la suite de son article, M. Glaser explique les raisons pour lesquelles, la politique de sanction des États-Unis était condamnée à échouer.
Les sanctions ne changeront pas la politique iranienne dans la région
National Interest cite une récente étude de l’International Crisis Group qui a examiné spécifiquement l’historique des sanctions imposées à l’Iran. Elle conclut que « les données historiques montrent peu de corrélation, voire aucune, entre les ressources dont dispose l’Iran et sa politique régionale ».
Selon cette étude, la mesure dans laquelle la République islamique se sent menacée ou sent une opportunité dans son voisinage définit en grande partie son comportement. « Par rapport à cette norme, la politique agressive de l’administration Trump est plus susceptible de stimuler l’activisme régional de l’Iran que de la réduire », a indiqué la revue américaine.
Les sanctions visent avant tout la population
Selon le site américain, les sanctions porteront gravement atteinte à la population et non pas au gouvernement. « En effet, le fait de dire que les sanctions ne seront pas efficaces pour changer la politique de l’Iran selon les souhaits de l’administration Trump ne signifie pas qu’elles ne feront pas de mal à l’économie iranienne. En termes clairs, les sanctions visent à saper l’économie, ce qui implique de blesser des innocents. Tous les jours, les Iraniens vont perdre leur emploi, ils auront moins de revenus durables et l’inflation rendra plus difficile de subvenir aux besoins essentiels. Les sanctions américaines visent des centaines de banques et de sociétés iraniennes, ce qui rend très difficile l’importation de produits alimentaires, de médicaments et d’autres fournitures humanitaires. Les traitements contre l’hémophilie et certains types de cancer sont particulièrement difficiles à sanctionner. La vie de milliers de patients est en danger » a précisé le site américain.
De toute évidence, selon National Interest, l’objectif de l’administration Trump n’est pas de décourager un éventuel programme nucléaire iranien. Si tel était l’objectif, l’administration ne se serait pas retirée de l’un des plus importants accords de non-prolifération de l’histoire.
Par ailleurs, certains responsables de la Maison-Blanche invoquent le comportement régional de l’Iran pour justifier une politique de confrontation envers l’Iran, or, personne ne croit que l’Iran changera sa politique de soutien aux groupes de Résistance dans la région.
L’objectif non déclaré de l’administration Trump est de faire pression sur l’Iran pour qu’il accepte la proposition des États-Unis de revenir à la table des négociations et de troquer sa souveraineté contre un peu d’avantages économiques et plus de concessions de Washington.
Mais l’Iran a déjà entamé un processus de négociation avec les États-Unis, qui a été jeté aux orties. Téhéran a respecté les règles et les États-Unis ont trahi leurs promesses.
La vérité est que le président américain n’a pas de véritable stratégie. La politique de pression maximale émane de la rancune de Trump envers les succès obtenus par son prédécesseur.
Source: Avec AFP + PressTV