C’est un constat désormais bien véridique: la liste américaine des dérogations aux sanctions anti-Iran se rallonge : après avoir exempté les clients traditionnels du pétrole iranien, les États-Unis viennent de décider de dispenser le méga projet irano-indien de Tchabar du nouveau train de sanctions imposé illégalement à l’Iran.
Près de 40 ans de résistance iranienne semble avoir provoqué une irréversible fissure dans l’édifice « sanctionnel » américain au point que même le Trésor US n’y croit plus. Le projet du développement du port stratégique de Tchabahar au sud-est de l’Iran implique à la fois l’Inde mais aussi l’Afghanistan.
Le département d’État américain dit déroger le port iranien à la nouvelle série de sanctions anti-iraniennes pour « contribuer au développement économique de l’Afghanistan ».
Mais qui pourrait croire cette justification alors que les États-Unis occupent depuis 17 ans l’Afghanistan quitte à en provoquer la ruine.
Pour les experts cette nouvelle marche arrière US signe surtout l’affaiblissement organique de l’arme des sanctions qui a longtemps servi les intérêts US mais qui s’avère désormais loin de faire peur.
Les États-Unis ont annoncé ce mardi qu’ils prévoyaient une « exemption » à certaines sanctions au port iranien de Tchabahar, que l’Inde a développé et utilisé pour les efforts de reconstruction en Afghanistan.
Cette exemption s’ajoute aux «dérogations temporaires» que les États-Unis ont annoncées pour l’Inde et sept grands importateurs de pétrole brut iranien le lundi 5 novembre, lorsque la deuxième et dernière série de sanctions est entrée en vigueur.
«Le secrétaire d’État, Mike Pompeo a prévu une exception à l’imposition de certaines sanctions concernant le développement du port de Tchabahar, la construction d’un chemin de fer associé et l’expédition de marchandises non passibles de sanctions par le port en Afghanistan», a déclaré mardi le département d’État dans un communiqué.
L’Irak continue d’importer de l’énergie en provenance de l’Iran
Les importations afghanes de produits pétroliers iraniens sont également exemptées de sanctions, a ajouté le département d’État.
L’Irak est autorisé à importer de l’électricité et du gaz naturel iraniens sur la base d’une exemption obtenue aux États-Unis.
« L’Irak a obtenu une dérogation » aux sanctions sur l’énergie imposées par les États-Unis à l’Iran », a déclaré l’envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, Brian Hook.
L’Irak importe toujours du gaz naturel et de l’électricité de l’Iran voisin et a ouvert un compte bancaire pour traiter les paiements en dinars irakiens, selon deux responsables du gouvernement irakien, qui ont requis l’anonymat.
Washington a émis des dérogations à huit acheteurs de pétrole iranien, leur permettant de continuer à importer du pétrole iranien de manière limitée.
Les secrétaires du Trésor et d’État ont annoncé les noms des sociétés, des individus et des entités iraniens, ayant fait l’objet des sanctions et dérogé huit pays (Irak, Chine, Inde, Turquie, Grèce, Taïwan, Italie, Corée du Sud, ndlr) aux sanctions relatives au pétrole iranien pour une période de 180 jours.
Source: PressTV