Au moins 17 personnes ont été tuées, des dizaines autres blessées lors d’une manifestation entamée à cause du blocage des corridors humanitaires via lesquels les résidents civils auraient pu quitter l’est d’Alep contrôlé par les rebelles, a rapporté le média russe RT.
Selon le ministère de la Défense russe, quelque 500 civils sont descendus dans les rues de l’est d’Alep pour dénoncer les exactions des rebelles qui contrôlaient cette partie de la ville.
Lors de la manifestation, environ 200 personnes ont essayé de s’approcher des corridors humanitaires qui menaient aux territoires gouvernementaux mais les rebelles ont ouvert le feu.
«Les militants ont dispersé la manifestation en tirant sur les participants depuis des mitrailleuses. Ils ont également lourdement miné toutes les approches des portes de contrôle et déployé des snipers sur les toits des maisons aux alentours», a fait savoir le porte-parole du ministère de la Défense russe, Igor Konashenkov.
«17 personnes sont décédées, dont deux adolescents âgés de 13 et de 15 ans, plus de 40 ont été blessées», a-t-il poursuivi.
Selon les données du renseignement, les terroristes ont ouvert la chasse aux organisateurs présumés de la manifestation, au moins dix hommes ont déjà disparu.
Le ras-le-bol des habitants
ces manifestation reflètent le ras-le-bol apparent des habitants de ces quartiers qui n’en sont pas à leur premier rassemblement.
Le 16 novembre, environ 1 500 personnes étaient déjà descendues dans les rues.
Les manifestants avaient aussi attaqué les dépôts de produits alimentaires à Boustane al-Qasr, accusant les rebelles de les monopoliser pour eux, leurs familles et leurs partisans.
Selon le site d’information syrien Cham Times, citant des sources de l’opposition « les manifestants ont réclamé de demander des comptes aux trafiquants de la crise, aux monopolisateurs des produits alimentaires et aux corrompus ». Ils ont aussi réclamé le départ des rebelles et de leurs proches, ajoute Cham Times.
Selon RT, leur rassemblement avait été aussi interrompu par les frappes surprises des djihadistes takfiristes. D’après un bilan provisoire, au moins 12 personnes avaient été tuées, une centaine d’autres blessées.
Les quartiers est de la ville d’Alep sont contrôlés par les combattants de l’opposition dite «modérée», soutenus par les occidentaux et les monarchies arabes. En fait partie le front al-Nosra rebaptisé front Fateh al-Sham, arguant s’être séparé d’Al-Qaïda.
Plus de 200 000 civils y sont leurs otages.
Même si sept corridors humanitaires sont toujours, les représentants de l’opposition dite «modérée» ne permettent pas aux civils de quitter cette partie de la ville.
Début novembre, Damas et Moscou avaient déclaré avoir cessé leurs frappes contre les terroristes pour laisser les civils quitter la ville via des corridors humanitaires. Mais les terroristes, qui utilisent les civils comme boucliers humains contre les frappes gouvernementales, les ont empêchés de prendre la route.
Sauf dans l’imagination de Kirby
A Alep, les troupes gouvernementales poursuivent sans répit leur bombardement pour déloger les miliciens des quartiers est d’Alep.
En même temps, une campagne de désinformation est lancée pour accuser le pouvoir syrien de bombarder les hôpitaux. Thème désormais récurrents chaque fois qu’il entame la bataille de libération de ces quartiers.
Ce sont surtout les Casques Blancs, organisation de défense civile agissant dans les quartiers est d’Alep, et financée par les occidentaux qui mènent cette propagande, relayée par les médias occidentaux et pro monarchies arabes. Et par les hommes politiques occidentaux.
« Trois jours après, il est clair pour tout le monde que les « hôpitaux » et les « cliniques » mobiles soi-disant bombardés à Alep sont tout droit sortis de l’imagination du porte-parole du département d’État américain John Kirby. Ce genre d’ « erreur d’information » constituera une tache sur la biographie du contre-amiral Kirby », a déploré le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov, rapporte l’agence russe Sputnik.
« Nous avons à maintes reprises demandé aux représentants officiels des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne, d’autres pays et des ONG internationales de nous livrer les informations sur la localisation des hôpitaux et des écoles situées sur le territoire contrôlé par les terroristes », a poursuivi M. Konachenkov, ajoutant qu’il n’existait que les « rapports » des Casques blancs et des « journalistes » ou « activistes » locaux sur la question.
En Octobre dernier, Vanessa Beely, une journaliste britanique indépendante quivenait de rentrer d’Alep a dénoncé la propagande des médias occidentaux et tourné en dérision les histoires publiées sur les hôpitaux d’Alep soi-disant détruits par l’armée syrienne.
Elle a révélé que les hôpitaux d’Al-Dakak, d’Al-Zahra et d’Abdul-Aziz sont tous occupés par les terroristes, et leurs étages supérieurs utilisés comme tours pour snipers. Elle a aussi assuré que ce sont « les terroristes qui y sont traités en priorité, bien avant les civils. »
Sources : RT, Sputnik, Cham Times