Le président-élu Donald Trump a nommé vendredi trois tenants d’une ligne dure, en choisissant Jeff Sessions, sénateur ultra-conservateur pour la Justice, le général à la retraite Michael Flynn comme conseiller à la sécurité nationale et Mike Pompeo comme directeur de la CIA.
Voici leurs brèves biographies.
Jeff Sessions
Ce sénateur de l’Alabama a des positions très dures en matière d’immigration illégale et sa personnalité reste très controversée pour des propos racistes tenus il y a plusieurs décennies.
Il apportera à Donald Trump – qui n’a jamais eu de mandat électif – sa fine connaissance des mécanismes du pouvoir à Washington.
A 69 ans, ce natif du sud des Etats-Unis représente l’Alabama au Sénat depuis 1997 et s’y est illustré durant les présidences du républicain George W. Bush et démocrate Barack Obama en s’opposant à plusieurs projets de régularisation de sans-papiers.
Il s’est aussi montré favorable à des réductions des dépenses et à une approche ferme pour lutter contre la criminalité.
Mais des propos ouvertement racistes tenus dans les années 1980 le poursuivent encore aujourd’hui: en 1986 notamment, alors procureur fédéral dans l’Alabama, il avait reproché à un avocat blanc de faire « honte à sa race » pour avoir défendu un client noir.
Sa candidature à un poste de juge fédéral avait, fait rare, été rejetée après une audition au Sénat à cause de ce genre de déclarations.
Sa nomination doit être approuvée par le Sénat.
Michael Flynn
L’homme choisi par Donald Trump pour diriger son conseil de sécurité nationale (NSC) est un ancien militaire à la brillante carrière, connu pour être un pourfendeur de l’extrémisme islamique.
Agé de 57 ans, Michael Flynn, ancien directeur du renseignement militaire américain, était l’une des rares figures du sérail de défense américain à avoir soutenu Donald Trump pendant sa campagne électorale.
Michael Flynn a défendu une ligne très agressive face à l’extrémisme islamique, accusant l’administration Obama de se montrer trop peu énergique face à cette menace.
Il a en revanche défendu le rapprochement avec Moscou et Pékin, s’affichant lors d’un dîner à Moscou avec Vladimir Poutine en décembre 2015.
« Nous avons un problème avec l’islamisme radical et je pense que nous pouvons travailler ensemble » avec les Russes « contre cet ennemi », avait-il expliqué au Washington Post cet été.
Fils d’un banquier de Rhode Island (côte Est), Michael Flynn a eu une carrière militaire très tournée vers le renseignement, qui l’a conduit à servir en Irak et en Afghanistan.
En 2012, le président Obama le nomme patron du renseignement militaire américain (DIA, Defense intelligence agency), qui compte environ 16.500 personnes.
Mais il est contraint de quitter ses fonctions moins de deux ans plus tard, sur fond de remous internes et de conflits avec l’administration américaine.
Sa nomination n’a pas besoin d’être approuvée par le Sénat.
Mike Pompeo
Ce parlementaire républicain de 52 ans, est un « faucon », farouche adversaire du régime iranien et de l’accord international sur le nucléaire signé par les grandes puissances pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe.
Il est membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants et il a aussi été l’un des membres en vue de la controversée commission d’enquête sur l’attaque du consulat américain à Benghazi en Libye en 2012.
Après deux ans d’enquête, cette commission avait finalement accusé Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat de l’époque, d’avoir minimisé la menace jihadiste en Libye.
Sorti major de sa promotion en 1986 de West Point, la prestigieuse école de formation des officiers américains de l’armée de terre, Mike Pompeo a quitté l’armée en 1991 pour étudier le droit à Harvard, puis se lancer dans les affaires en fondant Thayer Aerospace, une entreprise aéronautique qu’il a ensuite revendue.
En 2010, il conquiert un siège de représentant pour le Kansas, soutenu par les frères Koch, les influents milliardaires conservateurs.
Sa nomination doit être approuvée par le Sénat.
Source: AFP