Le compte rendu du ministère russe de la Défense sur le crash de l’Il-20 Iliouchine abattu dans la province de Lattaquié en Syrie étant achevée, les conclusions tirées demeurent hésitantes.
Présenté ce dimanche 23 septembre, il apporte de nouvelles précisions qui accusent les intentions israéliennes. Quand bien même la responsabilité israélienne est avérée, il n’atteint pas le stade de la condamnation.
Pourtant il contient de nouvelles précisions qui ne peuvent qu’accuser ces intentions.
Localisation erronée
Première nouvelle précision : Israël a communiqué à la Russie des informations erronées concernant la localisation des frappes.
«Un porte-parole israélien avait affirmé que les cibles choisies pour les frappes potentielles de l’aviation israélienne étaient situées dans le nord de la Syrie. Le raid des chasseurs israéliens n’a pas été effectué dans la partie nord de la République arabe syrienne, mais aux environs de Lattaquié, un gouvernorat occidental alors que la ville de Lattaquié se trouve sur le littoral ouest du pays», a détaillé Igor Konachenkov, le porte-parole de ce ministère.
«La désorientation par un officier israélien concernant la zone de frappes par ses chasseurs n’a pas permis d’évacuer l’avion russe dans un secteur sécurisé. Qui plus est, la localisation des F-16 israéliens n’a pas été indiquée», déplore Konachenkov.
Une omission quie ne peut qu’être intentionnelle.
Informations tardives
Autre précision qui ne peut que faire douter des intentions israéliennes : c’est au moment même du lancement de l’attaque aérienne israélienne contre des cibles industrielles syrienne que l’aviation israélienne a alerté ses collègues russes, et non à l’avance, déplore M. Konachenkov. Selon lui, ceci viole l’accord de 2015 sur la prévention des incidents aériens.
Plus est-il que la Défense russe s’obstine sur sa première observation selon laquelle les pilotes israéliens des chasseurs F-16 ont délibérément utilisé l’II-20 russe pour échapper aux tirs syriens, et n’arrive pas à se résigner à leur ignorance. «Le pilote israélien ne pouvait pas ne pas comprendre que la surface réfléchissante effective de l’Il-20 était beaucoup plus large que la surface analogue du chasseur F-16 et que c’était l’avion russe qui serait la cible privilégiée du missile antiaérien», a expliqué son porte-parole
Et pourtant, dans la conclusion générale, tout en tenant « l’aviation israélienne pour responsable », la partie russe en arrive au verdict que les pilotes israéliens ont agi «soit d’un manque de professionnalisme, soit au moins d’une négligence criminelle».
Dans l’un ou l’autre, la préméditation est exclue, ou du moins allégée.
Pourtant, la reconstruction en 3D qui modélise le crash en question montre très bien que l’acte israélien est bien délibéré. Il a eu lieu après les bombardements contre le site syrien et les F-16 israliens s’étaient éloignés vers le large.
Tout d’un coup, l’un des 4 appareils s’éloigne des autres et se dirige en direction de l’Il-20 russe, qui se trouvait au-dessus de la Méditerranée, se plaçant tout à fait au-dessus de lui. Quelques instants, l’avion russe essuyait le tir syrien.
Il semble que la Défense russe est consciente d’une mauvaise interpération du briefing. Tout en mettant en garde tous ceux « qui vont tenter d’interpréter faussement ou de nier l’information présentée », M. Konachenkov assure qu’elle possède d’autres données irréfutables ». Sans expliquer pourquoi il n’a pas déballé tout.