Lors du premier dialogue ministériel avec Washington, prévu pour le 6 septembre, l’Inde veut faire comprendre aux États-Unis qu’elle ne renoncera pas à l’achat de systèmes russes S-400 et ce malgré la pression américaine, a relaté ce lundi la chaîne de télévision NDTV en se référant à des sources dans le gouvernement indien.
Malgré les pressions de Washington, l’Inde n’a pas l’intention de renoncer à l’achat de systèmes russes S-400 et envisage de faire passer ce message à la partie américaine lors du premier dialogue ministériel avec les États-Unis qui aura lieu le 6 septembre dans le format «2+2», a annoncé ce lundi la chaîne de télévision NDTV en se référant à quelques sources au sein du gouvernement.
«L’Inde a pratiquement terminé de conclure l’accord avec la Russie concernant les S-400 et nous avons l’intention d’aller de l’avant. Nous envisageons de faire comprendre aux États-Unis notre position sur cette question», a ainsi affirmé une source indienne haut-gradée.
Selon les informations de NDTV, l’Inde a l’intention d’obtenir de la part de l’administration américaine que cette dernière n’introduise pas de sanctions envers le pays, car New Delhi a besoin de S-400 russes «dans les conditions du développement de l’architecture régionale». Le média souligne également que la coopération avec Moscou dans le domaine de la Défense est de longue date et d’un caractère étroit.
«Les sources affirment que l’Inde va prôner devant les États-Unis d’opérer des assouplissements concernant l’accord avec la Russie, puisque ces systèmes antiaériens sont d’une importance critique pour assurer la sécurité du pays», rapporte également la chaîne NDTV.
Le secrétaire d’État des États-Unis Mike Pompeo ainsi que le secrétaire à la Défense des États-Unis James Mattis participeront à ce dialogue ministériel qui se déroulera à New Delhi le 6 septembre.
Le Département d’État des États-Unis a annoncé que les parties concernées discuteront des liens entre Washington et New Delhi concernant les sujets diplomatiques les plus importants, ainsi que les priorités dans les questions de la sécurité. Les autorités américaines soulignent que «ce dialogue est une preuve du partenariat stratégique qui s’intensifie entre les deux pays et montre la croissance de l’Inde en tant que pays aidant à assurer la sécurité dans la région».
Auparavant, les États-Unis s’étaient dits préoccupés par les projets de l’Inde d’acquérir des armes russes, notamment des systèmes S-400, et reconnaissaient la possibilité de l’introduction de sanctions contre ce pays à cause de cela.
Lors de son intervention à la Fondation Carnegie pour la paix internationale à Washington, le secrétaire adjoint américain à la Défense pour les affaires sécuritaires en Asie-Pacifique, Randall Schriver, avait estimé qu’il ne pouvait pas garantir à l’Inde qu’elle serait exemptée de la loi CAATSA (loi sur la lutte contre les adversaires de l’Amérique par les sanctions).
L’accord pour l’acquisition de systèmes antiaériens russes S-400 a été conclu entre Vladimir Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi en octobre 2016. L’été suivant, les USA ont adopté la loi sur la lutte contre les adversaires de l’Amérique par les sanctions (CAATSA), qui menace notamment de sanctions secondaires les pays achetant des armements russes.
Source: Sputnik