De hauts responsables américains des services de sécurité ont rencontré fin juin à Damas le puissant chef de la sécurité syrienne Ali Mamlouk, a rapporté mardi le quotidien libanais Al-Akhbar.
« une délégation de responsables d’agences de renseignement et de sécurité américaines » dirigée par un officier de haut rang s’est rendue durant la dernière semaine de juin à Damas et a rencontré Ali Mamlouk dans le quartier de Mazzé, assure al-Akhbar citée par l’AFP.
La réunion, qui a duré quatre heures et à laquelle ont également participé côté syrien le chef de la Direction générale de la sécurité Dib Zeitoun et le vice-chef d’état-major Mouaffak Assaad, a été facilitée par des intermédiaires émiratis et russes, a ajouté le journal.
Les Etats-Unis, qui ont fermé leur ambassade à Damas début 2012, avaient contribué à la militarisation du mouvement de contestation qui avait eclaté en Syrie dans la foulée du Printemps arabe, dans le but de renverser le régime syrien qui ne leur était pas soumis et qui faisait partie de l’axe de la Résistance.
Depuis 2015, l’année de l’entrée en action des Russes dans ce pays à la demande du gouvernement syrien, les Américains sont à la tête d’une coalition internationale qui soutient une alliance arabo-kurde en Syrie sous prétexte de combattre Daech. De même, leurs forces américaines occupent des territoires contrôlés par les Kurdes dans le nord-est syrien.
Leur présence en Syrie est illégitime et Damas ne cesse de le leur rappeler.
Même après avoir obtenu le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, Washington ne cesse d’accuser Damas de recourir aux armes chimiques dans les zones rebelles, afin de justifier son intervention dans ce pays, et surtout ses frappes contre des positions syriennes gouvernementales, chaque fois que l’armée syrienne réalisait des exploits militaires.
Comme ce fut le cas ente autre lors de la bataille de Ghouta orientale qui s’est clôturée par sa libération.
D’après Al-Akhbar, qui n’identifie pas les responsables américains, la délégation des Etats-Unis aurait proposé de retirer ses soldats de Syrie sous trois conditions: un retrait des forces iraniennes du sud syrien proche de la frontière avec Israël, des garanties sur une participation des compagnies américaines à l’exploitation pétrolière en Syrie et un partage par Damas d’informations sur les jihadistes étrangers.
Les responsables syriens ont jugé de telles mesures prématurées mais ont convenu avec leurs interlocuteurs américains de « poursuivre le dialogue par le biais du canal russo-émirati », a ajouté le journal sans citer de sources.
Avec l’aide militaire cruciale de la Russie et de l’Iran, le pouvoir syrien a multiplié les victoires depuis 2015 contre rebelles et jihadistes takfiristes, parvenant à reprendre près de deux-tiers du territoire.
L’AFP qui a rapporté cette information du journal libanais a indiqué qu’elle n’a pas été en mesure de confirmer auprès de sources officielles cette visite qui serait la première connue de ce genre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Le Pentagone et le département d’Etat n’ont pas non plus répondu à ses sollicitations à propos de cette information.
Selon elle, l’année dernière, le New York Times avait rapporté que la CIA avait ouvert un canal de communication avec les renseignements syriens en vue d’obtenir la libération du journaliste américain, Austin Tice, enlevé en Syrie depuis 2012.