Le parlement iranien a rejeté les réponses du président Hassan Rohani concernant quatre axes sur cinq, portant sur l’incapacité à contrôler la contrebande des biens et des devises, l’accusant de ne pas prendre les mesures nécessaires pour réduire le chômage, la récession économique et la dévaluation de la monnaie locale, a rapporté la chaine satellitaire libanaise alMayadeen.
Une série de questions lui a été ainsi posée par les députés de la majorité et de l’opposition sur son bilan économique. Pour une grande partie des parlementaires, le retour des sanctions anti-iraniennes, décidé après le retrait des USA de l’accord nucléaire, est loin d’être le principal motif de la dépréciation de la monnaie nationale et de la hausse de l’inflation. Ce sont plutôt la mauvaise gestion et la corruption qui causent la chute de la valeur de la monnaie nationale face aux devises étrangères.
M.Rohani a toutefois réussi à stopper la saignée en désignant à la tête de la banque centrale un nouveau gouverneur qui a annoncé une série de mesures économiques dont la création d’un « deuxième marché » de devises étrangères. Cette mesure a contribué à arrêter la hausse du dollar, maîtrisant dans la foulée l’inflation des prix. Le président a souligné que le contexte international n’ a guère favorisé son action et que malgré tout, il a réussi à » inverser la courbe du chômage », à » maintenir le taux de croissance », à « augmenter le salaire des fonctionnaires » et à « annoncer une prime pour l’emploi » et tout ceci, dans un contexte de fortes pressions économiques liées à la campagne médiatique hostile à l’accord nucléaire aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Mais les députés n’ont pas été convaincus par les explications de M.Rohani, jugeant insuffisantes les mesures prises par son gouvernement. Les parlementaires iraniens ont déjà destitué deux des ministres de M.Rohani, celui du Travail et son collègue de l’Économie. Pendant une demi heure, les six députés qui ont monté à la tribune ont posé cinq questions au président et ce dernier disposait d’une heure pour y répondre. Les critiques les plus acerbes concernaient la signature de l’accord nucléaire avec les États-Unis, « pays en qui le président n’aurait jamais dû faire confiance ». Certains des législateurs ont critiqué la poursuite des sanctions bancaires contre Téhéran en dépit de l’accord nucléaire de 2015, en vertu duquel ces restrictions ne devraient plus être imposées.
La seule question sur laquelle le président a réussi à convaincre les députés a été celle concernant son faible bilan en matière bancaire : « les sanctions draconiennes imposées par les États-Unis à nos transactions bancaires ont largement réduit notre marge de manœuvre », a affirmé le président en réponse aux députés.
Source: Médias