La Chine ne participera pas aux combats en Syrie, a déclaré ce lundi 20 aout l’envoyé spécial du gouvernement chinois pour la Syrie, Xie Xiaoyan.
Il répondait aux informations qui ont fuité ces dernières semaines sur une possible participation de son pays à la bataille de libération de la province d’Idleb dans le nord-ouest syrien. Et pour cause, il y est question de la présence de plusieurs milliers de terroristes djihadistes takfiristes d’origine chinoise.
« Malgré certaines déclarations antérieures, l’armée chinoise ne se déploiera pas en Syrie », a dit M.Xie à la presse, rapporte le site en ligne francophone de la télévision iranienne Press Tv.
« Récemment, des spéculations médiatiques avaient émergé, selon lesquelles la Chine participerait à l’offensive syrienne contre les terroristes à Idlib. C’est une fausse image de la politique chinoise. Car Pékin préconise fortement le règlement du conflit uniquement par des moyens diplomatiques et n’a jamais envoyé ses troupes en Syrie », a-t-il expliqué.
Outre les six vetos que Pékin a opposés au Conseil de sécurité, pour contrer des résolution antisyriennes, l’appui chinois à l’État syrien a été depuis 2011 plutôt de nature politique et économique.
M. Xie a souligné que la Chine s’opposait fermement à toute forme de terrorisme et appelait à la relance de la coopération internationale contre ce fléau.
Pourtant c’était l’ambassadeur de la Chine en Syrie qui avait affirmé au début du mois d’août, selon le quotidien syrien Al-Watan, que son pays était prêt à s’engager militairement sur le sol syrien pour lutter contre le terrorisme.
Selon certaines informations, quelques 18.000 ouïghours d’origine chinoise ainsi que les membres de leurs familles sont implantés dans la province d’Idleb et plus précisément dans la localité d’al-Zanbaki, non loin de la frontière turque. Ils vouent une grande loyauté à la Turquie et se considèrent les restes de l’empire ottoman en Asie centrale et à l’est de la Chine.
D’obédience jihadiste qaïdiste, ils ont leur propre milice et combattent aux côtés du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie. Ils parlent turc au lieu de chinois et refusent obstinément de se rendre à l’armée syrienne ou d’envisager un retour.
Selon Press Tv, certaines informations affirment même qu’un grand nombre de ces terroristes font partie du « noyau dur » des miliciens pro-Ankara qui opèrent à Idleb. Ils seraient jusqu’au-boutistes et prêts à mourir s’il le faut.
A noter que quelques jours après l’annonce par Pékin de sa disponibilité à participer à la bataille d’Idlib, un rapport de l’ONU a accusé les autorités chinoises d’avoir ouvert un camp d’internement à Xinjiang, province autonome chinoise à majorité Ouïgours.
Le représentant chinois a évoqué lundi que son pays prévoyait surtout de jouer « un rôle impératif » dans la reconstruction du pays.
« Nous espérons que la communauté internationale accordera beaucoup d’attention à la reconstruction de la Syrie de l’après-guerre et qu’elle participera à ce processus, car il ne s’agit pas d’un ou de deux États. En outre, il est nécessaire d’assurer la sécurité pour commencer les travaux de reconstruction », a déclaré Xie à la presse.
Source: Divers