En 1979, des satellites américains ont détecté un éclair étrange dans l’océan Indien, ce qui a mené à l’apparition d’hypothèses sur un test nucléaire secret israélien. En 2018, une étude pour Science and Global Security semble avoir confirmé ces suggestions s’appuyant sur… des moutons radioactifs qui avaient été touchés par les retombées.
Les isotopes radioactifs découverts dans le cadre d’une étude pour Science and Global Security chez des moutons australiens ont renforcé les hypothèses de longue date selon lesquelles un mystérieux éclair au-dessus de l’océan Indien, il y a 39 ans, était en réalité un essai d’armement nucléaire israélien illégal, relate The Daily Mail.
Le 22 septembre 1979, le satellite américain Vela 6911 a détecté un «double éclair» près des îles Marion et du Prince-Édouard dans le sud de l’océan Indien. Cet incident a suscité de nombreuses spéculations: des experts ont commencé à supposer qu’il s’agissait en réalité d’un essai d’armes nucléaires effectué par Israël. Selon les mémoires du Président américain de l’époque, Jimmy Carter, c’était aussi l’hypothèse des généraux américains qui l’avaient informé de l’incident. Israël n’a ni confirmé ni nié avoir un programme nucléaire militaire interne.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science & Global Security, indique que l’isotope radioactif iode-131 avait été découvert dans les thyroïdes de moutons australiens au cours du mois qui a suivi l’incident, qui a reçu le nom de «De Vela».
Christopher Wright de l’Australian Defence Force Academy et le physicien nucléaire Lars-Erik De Geer, qui travaillait pour l’Agence suédoise de recherche sur la Défense, ont analysé des échantillons de thyroïde envoyés chaque mois aux États-Unis. Cette information a été mise à la disposition du public en vertu de la loi sur la liberté d’information.
D’après les chercheurs, l’analyse des conditions météorologiques suggère que le nuage radioactif d’une explosion nucléaire se serait déplacé du site d’essai dans l’océan Indien à des territoires australiens.
L’hypothèse selon laquelle un essai nucléaire a eu lieu en 1979 est également appuyée par l’analyse du «signal hydroacoustique» déclassifié des dispositifs d’écoute sous-marins américains, ajoute l’étude.
La recherche «supprime pratiquement tout doute sur le fait que « l’éclair » était une explosion nucléaire», a écrit Leonard Weiss, expert en armes nucléaires à l’Université de Stanford, dans le Bulletin of the Atomic Scientists.
Il a pointé du doigt Israël car c’était «le seul pays qui possédait les capacités techniques et les motivations politiques nécessaires pour mener un tel test clandestin» qui a été détecté par le satellite américain en raison d’un changement inattendu de la nébulosité.
Les chercheurs affirment que le test israélien a été effectué en violation du Traité d’interdiction des essais nucléaires de 1963, et demandent une enquête internationale à grande échelle sur cet incident.
L’ambassadeur d’Israël en Nouvelle-Zélande, Itzhak Gerberg, a démenti les conclusions de la recherche dans un commentaire au New Zealand Herald, les qualifiant de «simple hypothèse ridicule qui ne tient pas debout».
Source: Sputnik