Les responsables des cinq pays bordant la mer Caspienne ont signé dimanche au Kazakhstan une convention définissant le statut légal de cette mer stratégique, qui recèle d’importants gisement d’hydrocarbures, a constaté l’AFP.
Réunis dans le port kazakh d’Aktaou, les responsables de Russie, d’Iran, du Kazakhstan, d’Azerbaïdjan et du Turkménistan ont paraphé ce document qui donne à la mer Caspienne un statut dont elle était privée depuis le dissolution de l’Union soviétique.
Le président iranien Hassan Rohani a souligné l’importance de la Convention de la mer Caspienne pour empêcher les navires militaires étrangers de naviguer librement dans cette mer, a rapporté la chaine satellitaire libanaise alMayadeen.
Le président Rohani a affirmé que « l’accord est très important pour la sécurité nationale des pays limitrophes ».
M.Rohani a indiqué que » cette visite s’inscrit dans le cadre d’un invitation du président kazakh Noursoultan Bayov pour participer à la réunion du sommet des États riverains de la mer Caspienne , avec pour but de régler les questions liées à cette mer », ajoutant que « la mer Caspienne revêt une importance particulière et est une surface d’eau unique en son genre, dans le monde ».
Même son de cloche pour le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a déclaré qu’ »il existe un consensus entre les Etats riverains de la mer Caspienne contre la présence et le mouvement des forces militaires étrangères », a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Au cours d’ une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats riverains de la mer Caspienne à Aktaou, au Kazakhstan, M. Zarif a indiqué Samedi que « grâce à la volonté positive des dirigeants des Etats riverains et du climat amical qui régit ces réunions, ils sont sur le point de signer la convention sur le statut juridique de la mer Caspienne et six autres accords et protocoles, ainsi que la déclaration du Sommet ».
« La signature des conventions sur le régime juridique de la mer Caspienne est une étape très importante à franchir pour mettre un terme à 21 ans de négociations sur ce sujet », a déclaré Zarif.
L’hôte de la cérémonie, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, avait déclaré avant la signature que les dirigeants allaient participer dimanche à un « événement historique ».
« Nous pouvons dire qu’un consensus sur le statut de la mer a été difficile à atteindre et qu’il a pris du temps, les pourparlers se sont échelonnés sur 20 ans et ont nécessité des efforts importants et conjoints des parties impliquées », a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine, puissance favorable à cet accord, a évoqué une convention dont la « signification fera époque » et plaidé pour une plus grande coopération militaire pour les pays de la mer Caspienne.
L’accord devrait aider à apaiser les tensions existant de longue date dans la région, qui recèle de vastes réserves d’hydrocarbures, estimées à près de 50 milliards de barils de pétrole et près de 300.000 milliards de m3 de gaz naturel.
Selon le Kremlin, l’accord préserve la plus grande partie de la Caspienne en tant que zone partagée, mais partage entre les cinq pays les fonds marins et les ressources sous-marines.
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, la Caspienne bénéficiera d’un « statut légal spécial » : ni mer, ni lac, qui ont tous deux leur propre législation en droit international.
Le sommet de dimanche à Aktaou au Kazakhstan est le cinquième du genre depuis 2002, tandis que se sont tenus plus de 50 réunions ministérielles et techniques depuis la dissolution de l’URSS, qui a placé quatre nouveaux pays sur les rives de la Caspienne.
Si cet accord va « étendre les possibilités de coopération » entre les cinq Etats bordant la Caspienne, certains pays risquent d’en sortir davantage gagnants que d’autres, selon Ilham Shaban, président du groupe de réflexion Caspian Barrel.
Le Turkménistan, un des pays les plus fermés de la planète, a ainsi proclamé le 12 août « Journée de la mer Caspienne » en l’honneur du futur accord, affichant ainsi son enthousiasme.
Source: Médias