Alors que l’Arabie saoudite a accepté il y a deux jours de construire une centrale solaire et de vendre de l’électricité à l’Irak, la délégation irakienne quitte Riyad sans avoir rien signé eu égard aux conditions exagérées des Saoudiens.
L’analyste politique irakien Abbas al-Ardawi a déclaré que l’Arabie saoudite avait posé des conditions excessives à la délégation technique irakienne qui s’est rendue à Riyad pour signer un contrat sur l’électricité.
Al-Ardawi a déclaré dans un entretien avec l’agence Al-Maalomah que la délégation technique irakienne avait été surprise par les conditions difficiles qu’avait posées l’Arabie saoudite pour signer le contrat sur l’exportation d’électricité vers l’Irak. Selon lui, la plupart des conditions étaient de nature politique et n’avaient rien à voir avec les affaires techniques et électriques.
Le porte-parole du ministère irakien de l’électricité, Moussab Serri, a déclaré que l’accord prévoyait la construction d’une usine de 3 000 mégawatts en Arabie saoudite dans l’année suivant la signature de l’accord, qui doit encore être approuvé par les autorités irakiennes.
Alors que certains médias ont rapporté les deux derniers jours que le royaume saoudien vendrait de l’électricité à l’Irak pour 21 dollars par mégawattheure, soit le quart du prix offert par l’Iran, qui a coupé l’électricité à l’Irak en juillet pour satisfaire ses propres demandes intérieures.
Cependant, l’ambassadeur iranien en Irak a dit que l’Iran n’avait pas cessé d’exporter de l’électricité chez son voisin, mais que celle-ci avait simplement dû être coupée pendant quelques heures par jour.
La proposition saoudienne intervient après que des manifestations ont éclaté plus tôt ce mois-ci dans les villes du sud de l’Irak contre la corruption présumée du gouvernement et la médiocrité des services publics.
Les manifestations dans le sud de l’Irak ont débuté le 8 juillet dans la ville de Bassorah, une plaque tournante importante pour les exportations de pétrole, qui représentent plus de 95 % des revenus du gouvernement irakien.
Le moment des manifestations est critique du fait que les factions politiques essaient de former un gouvernement de coalition à la suite des élections législatives du 12 mai.
Dimanche, le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a limogé son ministre de l’Électricité, Qassem al-Fahdawi, alors que le gouvernement enquêtait sur les raisons du service déficient fourni aux citoyens.
L’Iran a réduit ses livraisons d’électricité à l’Irak en juillet, alors que des pannes de courant et une pénurie d’eau dans la province méridionale du Khozestan, causées par les températures élevées, ont déclenché une série de manifestations.
L’Irak a importé de l’électricité d’Iran pendant de nombreuses années après que son infrastructure électrique a été détruite par des décennies de guerre et de blocus suite à l’invasion américaine.
Le pays a besoin de plus de 23 000 mégawatts d’électricité supplémentaire pour répondre à la demande intérieure.
Le 17 juillet, le ministre iranien de l’Énergie a déclaré que la hausse de la consommation d’énergie au milieu d’une vague de chaleur suffocante a forcé le pays à réduire ses exportations d’électricité vers l’Irak voisin.
Al-Fahdawi a visité l’Iran plus tôt ce mois-ci pour persuader le pays de reprendre des approvisionnements de 1 000 mégawatts, mais les discussions ont échoué, car Téhéran voulait que Bagdad s’acquitte d’une dette exceptionnelle d’un milliard de dollars.
Le ministre iranien de l’Énergie, Reza Ardekanian, n’a pas mentionné cette dette le 17 juillet, déclarant que la demande électrique en pleine effervescence face aux températures caniculaires détournait une grande partie de l’électricité destinée à l’exportation vers le réseau national.
Source: PressTV