Les analyses militaires montrent que l’Iran est en mesure de fermer le détroit d’Hormuz, à l’embouchure du golfe Persique. Une voie stratégique pour le transit du pétrole brut des pays de la zone, selon l’analyste du site web d’information Oil Price.
Le président américain Donald Trump a menacé d’imposer des sanctions financières aux pays qui continueront à importer du pétrole iranien après le 4 novembre. Les responsables iraniens ont aussitôt réagi. Le président iranien a souligné qu’une poursuite du transfert de pétrole de la région via le détroit d’Hormuz serait insignifiante si jamais l’Iran sera interdit d’exporter son propre pétrole.
Les analystes ont bien saisi cet avertissement iranien. Parmi eux, celui du site web Oil, qui estime que la réalisation de cette menace implicite pourrait bien mener à une sérieuse confrontation.
«Aucune menace directe n’a été adressée, mais une fermeture du détroit d’Hormuz, en tant que voie maritime stratégique pour le transit de plus de 17 millions de barils de brut par jour ou 35 % de toutes les exportations de pétrole, sans compter l’exportation de LNG du Qatar qui se fait, également, via ce détroit, serait très importante. Une telle mesure triplerait les prix du pétrole, comme l’a averti Stephen Brennock, analyste pétrolier chez PVM Oil Associates. Un blocage de cette route aurait donc des conséquences dramatiques sur l’approvisionnement pétrolier mondial et aurait un impact sur les prix quasiment impossibles à chiffrer», comme l’a aussi confirmé le site web Commerzbank.
L’Iran avait déjà menacé de bloquer ou de fermer pour toujours le détroit d’Hormuz à l’époque de la guerre du pétrole (1980-1988). Les forces navales des pays occidentaux ont empêché, en quelque sorte, que cela se produise, mais un grand nombre de pétroliers et de bateaux cargo (navire de charge) ont été, pourtant, endommagés.
Des confrontations ont, également, eu lieu, ces dernières décennies, entre les navires de la force navale US, qui patrouillent dans les eaux du golfe Persique, et les vedettes du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI).
L’analyste poursuit en affirmant qu’il ne fallait pas négliger les capacités du CGRI. Ce corps dispose de 25.000 effectifs et compte, avec la force navale iranienne, 7 navires et 32 vedettes, capables de transporter de missiles. Les évaluations militaires montrent qu’une fermeture du détroit d’Hormuz est donc possible.
Des attaques simultanées de quelques navires dans le détroit d’Hormuz pourraient mener à un blocage de longue durée de ce détroit ; la menace d’une telle confrontation directe qui aurait des répercussions imprévisibles augmenterait, de façon considérable, les risques géopolitiques sur les marchés de l’énergie.
Si jamais cette mesure d’ordre économique de l’Iran n’arrive pas à convaincre les rivaux, l’option militaire serait, alors, sur la table de l’Iran, ajoute l’analyste pour lequel la récente menace iranienne était un avertissement à l’adresse du monde lui rappelant qu’il ne serait pas aussi simple d’éliminer le deuxième plus grand producteur de brut de l’OPEP du marché mondial.
«Ce qui n’a pas été encore traité par les médias internationaux, c’est que l’Iran dispose, actuellement, d’une présence imposante dans ce qu’on dit «Blue-water» autrement dit les eaux profondes, libres et océaniques, entre autres dans les eaux du détroit de Bab el-Mandeb entre le Yémen et la Corne de l’Afrique», conclut l’analyste du site web Oil Price.
Source: Avec PressTV