Le CICR a averti jeudi que le système de santé de la bande de Gaza traversait une crise « épique ».
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé qu’il allait augmenter son aide au cours des 6 prochains mois, en envoyant deux équipes de chirurgiens, des spécialistes et des fournitures médicales.
« Les récentes manifestations et les violences (israéliennes) à la frontière de Gaza ont déclenché une crise d’une magnitude sans précédent », a déclaré Robert Mardini, chef des opérations du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient, lors d’une conférence de presse à Genève.
Au moins 122 manifestants palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis la fin mars, la majorité le long de la frontière avec les territoires occupés.
Plus de 13.000 Palestiniens ont également été blessés, dont plus de 3.600 par balles réelles, a précisé le CICR.
Mardini a relevé qu’au cours de ces sept semaines de violences, « nous avons dépassé le total de blessés de la guerre (israélienne contre Gaza, ndlr) en août 2014 ».
« Cette extraordinaire crise du système de santé survient après de multiples et longues crises chroniques qui ont touché tous les secteurs de la société à Gaza », a-t-il ajouté.
Il a averti que le système de santé était « au bord de l’effondrement ».
Parmi les blessés, quelque 1.350 vont avoir besoin de 3 à 5 opérations, soit « un total de plus de 4.000 opérations, dont la moitié seront assurées par les équipes du CICR », a souligné M. Mardini. « Je pense qu’un tel volume de travail submergerait n’importe quel système de santé dans le monde. »
Le CICR a lancé un appel aux donateurs pour une nouvelle enveloppe budgétaire de 5,3 millions de dollars afin de financer une unité chirurgicale de 50 lits dans l’hôpital Al-Shifa, ainsi que des fournitures médicales et d’autres aides.
Mais M. Mardini a rappelé que la bande de Gaza, soumis à un blocus israélien sévère, souffrait d’un taux de chômage très élevé, de coupures d’électricité et d’eau et d’un système sanitaire incapable de faire face à la demande.
Pendant que le personnel médical tente de « sauver des vies et des membres », il a moins de temps pour s’occuper des accouchements ou des crises cardiaques, a-t-il expliqué.
« Gaza est un navire qui coule », a-t-il déploré.
Source: Avec AFP