Le président iranien Hassan Rohani a affirmé mercredi que le futur président américain Donald Trump ne pourrait pas revenir sur l’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances car il a été « entériné » par l’ONU.
L’accord nucléaire n’a pas été « conclu avec un seul pays ou un seul gouvernement, mais a été entériné par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et ne peut pas être changé par la décision d’un seul gouvernement », a déclaré M. Rohani lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, selon la télévision d’Etat iranienne.
« Le résultat des élections américaines n’a aucun effet sur la politique de la République islamique d’Iran », a-t-il affirmé.
« La politique d’entente constructive de l’Iran avec le monde et le fait que les sanctions internationales ont été brisées ont placé l’économie iranienne sur un chemin où il n’y a pas de possibilité de retour en arrière », selon le président iranien.
La position de Washington « a été affaiblie dans le monde (…) à cause de politiques erronées » et « aujourd’hui, les Etats-Unis n’ont plus la capacité (…) de créer un consensus contre l’Iran » a-t-il ajouté.
Pendant sa campagne électorale, Donald Trump avait critiqué l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre l’Iran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis, en affirmant notamment qu’il le « déchirerait ».
Considéré comme une avancée majeure dans un dossier qui empoisonnait les relations internationales depuis plus de 12 ans, cet accord entré en
application en janvier a vu l’Iran s’engager à limiter son programme nucléaire en échange d’une levée progressive des sanctions internationales.
Mais le gouvernement iranien a critiqué la politique des Etats-Unis qui, en maintenant d’autres sanctions, ont empêché jusque-là une normalisation complète des relations économiques avec le reste du monde.
Mercredi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de veiller à la bonne application de l’accord par l’Iran, a confirmé dans son rapport trimestriel que Téhéran respectait bien ses engagements.
La République islamique s’en est notamment tenue à ses obligations en terme de niveaux d’enrichissement et de stocks d’uranium, et n’a « pas poursuivi » la construction de son réacteur à eau lourde d’Arak, a souligné l’AIEA.
Le patron de l’agence, Yukiya Amano, a toutefois fait part à Téhéran de ses « inquiétudes » concernant un léger dépassement du stock d’eau lourde détenu par l’Iran, à 130,1 tonnes contre 130 tonnes prévues. En réponse, Téhéran s’est engagé à en transférer 5 tonnes à l’étranger.
Source: AFP