Lors de la rencontre surprise qui a eu lieu dans la ville balnéaire russe de Sotchi, entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien Bachar al-Assad, le premier a insisté sur la nécessité de sortir toutes les forces étrangères de la Syrie après la défaite de Daech.
« Après le succès réalisé par l’armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme et le lancement du processus politique, les forces étrangères commenceront à se retirer du sol syrien », a dit M. Poutine à M. Assad après l’avoir félicité des victoires de l’armée syrienne, rapporte la télévision libanaise arabophone al-Mayadeen TV.
Selon lui, les succès militaires ont créé les conditions propices supplémentaires pour lancer le processus politique entier, surtout que des avancées ont été enregistrées à Astana et Sotchi.
Il a aussi été convenu entre les deux hommes que la Syrie dépêche ses représentants pour former un comité constitutionnel chargé de la loi fondamentale de la Syrie et de les envoyer à l’Onu.
La proposition du président russe sur le retrait des forces étrangères soulève des questions sur l’identité de ces forces visées .
Viserait-il le Hezbollah, d’autres forces, et les conseillers iraniens, présents sn Syrie à la demande de Damas. Ou alors s’adresse aux forces amériaines et françaises qui se sont déployées dans la nord syrien, en plus des turques?
Interrogé par la presse sur la portée des déclarations du numéro un russe , le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a donné quelques précisions.
« D’innombrables forces étrangères sont présentes sur le sol syrien illégalement et du point de vue du Droit international…Les forces russes sont présentes en Syrie à la demande de la direction syrienne. Ce n’est pas le cas de tous les Etats présents en Syries « , a-t-il précisé.
Les autres Etats impliqués en Syrie étant l’Iran, la Turquie, les Etats-Unis et la France, Peskov évite de nommer ceux qu’ils visent. Néanmois, seule la présence iranienne en Syrie est légitime car à la demande de Damas.
Le retrait du Hezbollah et de l’Iran constitue une exigence israélienne pressante que le Premier ministre et d’autres responsables israéliens ne cesent de réclamer. Le lendemain du retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran, Benjamin Netanyahu s’est rendu le 9 mai dernier à Moscou, pour une neuvième visite depuis 2015 . Il aurait montré au président russe les premières preuves que l’Iran avait établi des bases en Syrie et se préparait à lancer des missiles sur Israël, selon des médias israéliens et saoudiens.
Le 11 mai dernier, le site israélien The Times of Israel, se référant au journal saoudien Ashrak al-Awsat , a rapporté que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, avait transmis mercredi à Téhéran un avertissement de ne pas attaquer Israël. Aucun média russe n’a fait l’écho d’une telle demande.
The Times of Israel constate toutefois que cet avertissement a eu lieu quelques heures avant la nuit des missiles, au cours de laquelle une cinquantaine de missiles, selon le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, et 20 selon la version officielles israélienne, se sont abattus sur les positions israéliennes dans le Golan occupé.
Mais le changement de ton de Moscou mérite toutefois d’être scruté de près. Lors du massacre perpétré par Israël le lundi 14 mai contre les manifestants de la marche du retour, au cours duquel 62 Palestiniens ont été abattus, la position russe a évité de condamner Israël. Quoique de nombreuses capitales occidentales l’ont fait.
Source: Sputnik