La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a estimé que les affirmations lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur l’Iran ne remettaient pas « en question » le respect par Téhéran de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
« Nous devons évaluer les détails de la déclaration du Premier ministre », a réagi Mme Mogherini, dans une déclaration lundi soir, après que M. Netanyahu a affirmé disposer de nouvelles « preuves concluantes » d’un plan secret que l’Iran pourrait activer à tout moment pour se doter de la bombe atomique.
Mme Mogherini a également souligné l’importance d’obtenir une évaluation de ces affirmations par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) qui « est la seule organisation internationale impartiale et internationale chargée de surveiller les engagements nucléaires de l’Iran ».
Mais « ce que j’ai vu dans les premiers rapports, c’est que le Premier ministre Netanyahu n’a pas remis en question le respect par l’Iran des engagements du JCPOA », acronyme de l’accord de 2015 entre l’Iran et six grandes
puissances internationales, a dit la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères.
« Je n’ai pas vu d’arguments du Premier ministre Netanyahu pour le moment sur un non-respect, c’est-à-dire une violation par l’Iran de ses engagements nucléaires », a-t-elle insisté.
Avec l’accord de 2015, l’Iran a obtenu la levée temporaire d’une partie des sanctions internationales et étrangères – américaines notamment – visant son système économique et financier en échange d’une réduction de son programme nucléaire controversé, destinée à prouver la nature pacifique du programme nucléaire iranien.
La communauté internationale est suspendue à la décision du président américain Donald Trump qui a fixé au 12 mai la date butoir pour choisir ou non de dénoncer l’accord de 2015, qu’il qualifie d' »horrible pour les Etats-Unis ».
Selon M. Netanyahu, les preuves dont il a fait état montrent que cet accord était fondé « sur les mensonges iraniens » et que l’Iran avait failli à ses obligations en ne faisant pas la lumière sur ses activités passées.
L’accord nucléaire « n’est pas basé sur des hypothèses de bonne foi ou de confiance », a souligné Mme Mogherini, « il est basé sur des engagements concrets, des mécanismes de vérification et un contrôle très strict des faits,
effectué par l’AIEA » dont les rapports montrent que « l’Iran s’est pleinement conformé à ses engagements ».
Source: Avec AFP