Le président iranien, Hassan Rohani a déclaré que « l’accord nucléaire bâti pendant quatorze ans ne s’effondra pas parce qu’une personne qui ne tient qu’une seule pièce de cet édifice menacerait de le quitter ».
« Notre position est claire. Cet accord est un accord multilatéral signé en 2015 par sept États après un très long processus de négociation qui a duré près de quatorze ans », a expliqué M.Rohani. Et d’ajouter: « l’accord nucléaire entre l’Iran et les 5+1 est un document international validé par l’ONU et aucune partie ne pourrait en modifier le contenu à son gré ».
« Lors de toutes nos rencontres et conversations, je l’ai dit clairement au président Macron : si l’accord nucléaire reste, il resta dans son intégralité, et si une seule partie décide d’en sortir, les autres devront faire leurs adieux à cet accord », a-t-il fait savoir.
Le président iranien a en outre estimé que si la partie européenne se sent obligée de ménager le président Trump pour qu’il respecte l’accord nucléaire avec l’Iran, elle devra le faire à son propre compte sans vouloir en faire payer l’addition à la partie iranienne.
« Quant à nous, nous resterons dans l’accord nucléaire tant qu’il sera dans l’intérêt du peuple iranien », a-t-il ajouté.
Macron très pessimiste
Entre-temps, le président français Emmanuel Macron a regretté que son homologue américain, Donald Trump, doive sortir de l’accord nucléaire iranien.
Au lendemain de discussions sur le sujet avec son homologue américain, Il avait été cité par les médias américains estimant que M. Trump allait sortir de l’accord « pour des raisons de politique intérieure ».
« Je n’ai aucune information d’initié » mais « il m’a semblé encore hier qu’il n’avait pas une volonté farouche de le défendre », a expliqué M. Macron lors d’une conférence de presse, rappelant que Donald Trump avait fait de la sortie de cet accord « un engagement de campagne qu’il a pris de longue date ».
« L’analyse rationnelle de la totalité de ses déclarations ne m’incite pas à penser qu’il fera tout pour maintenir » l’accord signé avec l’Iran.
Le président Trump, fervent opposant à l’accord signé en juillet 2015, doit annoncer le 12 mai s’il « déchire » ce texte âprement négocié alors que M. Macron était venu plaider pour un « nouvel accord » plus complet.
Interrogé sur le fait que cette décision serait un échec pour lui, Emmanuel Macron a répondu: « mon action n’est pas de faire revenir M. Trump sur les engagements qu’il prend chaque jour je ne suis ni Sisyphe ni Sacher-Masoch », faisant notamment référence à l’écrivain qui incarnait le masochisme.
Il a toutefois continué à défendre le texte, affirmant qu’il voulait « démontrer que cet accord a du sens ».
La proposition avancée par le président français à son homologue lors de sa visite d’Etat de trois jours est de préserver l’accord d’origine qui deviendrait le premier des « quatre piliers » d’un futur texte.
Les autres « piliers » concernent l’après-2025, quand certaines clauses concernant les activités nucléaires vont expirer.
« Pour moi c’est un progrès, cela évite de tomber dans l’inconnu complet si la décision américaine est une sortie sèche », a fait valoir M. Macron.
Il a confirmé que cette proposition était « une stratégie coordonnée avec nos partenaires européens, et pas une action individuelle ».
Avec PressTV + AFP