Le président américain Donald Trump, qui a réuni jeudi son équipe de sécurité nationale sur le dossier syrien, n’a pas encore tranché sur de possibles frappes aériennes après la mise en scène chimique dans l’enclave rebelle de Douma.
« Aucune décision finale n’a été prise », a affirmé Sarah Sanders, porte-parole de l’exécutif américain, précisant que M. Trump poursuivait les discussions avec ses alliés et appellerait dans la soirée la Première ministre Theresa May et le président français Emmanuel Macron.
Dans la soirée, un porte-parole de Downing Street a confirmé que M. Trump et Mme May s’étaient entretenus au téléphone.
« Nous examinons la situation de très près. Nous devons prendre des décisions, elles seront prises sous peu », avait déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche peu avant de réunir son équipe tandis que le chef du Pentagone, Jim Mattis, dénonçait le recours « tout simplement inexcusable » aux armes chimiques.
Prudence de Londres
Entre-temps, la Russie a appelé les Occidentaux à « réfléchir sérieusement » aux conséquences de leurs actes tout en assurant ne pas vouloir d' »escalade ».
« Personne n’a donné le droit aux dirigeants occidentaux de s’attribuer le rôle de gendarmes du monde, à la fois d’enquêteur, de procureur, de juge et de bourreau », a lancé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Londres est resté plutôt prudent sur sa participation à d’éventuelles représailles militaires, préférant s’en remettre à la « coordination d’une réponse internationale » sur une question qui divise profondément l’opinion et la classe politique du Royaume-Uni.
La chancelière allemande Angela Merkel a souligné que Berlin ne participerait pas à des actions militaires contre Damas.
« Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu, quand nous le jugerons le plus utile et le plus efficace », a de son côté déclaré M. Macron, qui a indiqué être en contact quotidien avec le locataire de la Maison Blanche.
L’Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC), qui doit se réunir lundi, a annoncé que ses experts étaient en route pour la Syrie et commenceraient leur travail samedi.
Le Kremlin a pour sa part assuré que la ligne spéciale entre militaires russes et américains au sujet de leurs opérations en Syrie, destinée à éviter les incidents, était encore « dans un état actif et utilisée des deux côtés ».
« Toute action ne contribuera qu’à déstabiliser davantage la région », a averti de son côté le président syrien Bachar al-Assad.
Projet de résolution
La Suède a mis jeudi sur la table du Conseil de sécurité un projet de résolution portant sur l’envoi d’une mission de l’ONU en Syrie pour en retirer les armes chimiques « une bonne fois pour toutes », selon le texte obtenu par l’AFP.
De son côté, la Russie a demandé que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunisse vendredi.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit préoccupé par le « bras de fer » engagé par certaines puissances étrangères.
Huit cibles potentielles à frapper en Syrie
Dans ce contexte, la chaîne de télévision américaine CNBC a affirmé jeudi que le commandement américain aurait déjà choisi huit cibles potentielles que ses missiles frapperont si Trump décide d’utiliser la force.
Selon la chaîne, il s’agit de deux aérodromes militaires, d’un centre de recherches scientifiques et d’une entreprise chimique présumée. CNBC ne précise pas dans quelles régions de la Syrie se trouvent ces sites.
Le groupe naval de l’US Navy conduit par le porte-avions USS Harry S.Truman a quitté jeudi la base de Norfolk, en Virginie, avant de mettre le cap sur la Méditerranée. Selon la Marine, le groupe, qui comprend en outre un croiseur lance-missiles et quatre destroyers, mènera une mission de patrouille au Proche-Orient.
Source: Avec AFP + Sputnik