Le père de l’adolescente palestinienne détenue par Israël, Ahed Tamimi, a tenu lundi une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie occupée, après avoir publié une vidéo de l’interrogatoire de sa fille.
« Les séances d’interrogatoires ont eu lieu après différents types de pressions physiques et psychologiques », a affirmé Bassem Tamimi. Il a affirmé que sa fille, condamné à 8 mois de prison, a été maintenue en isolement, changée de cellule régulièrement et privée de sommeil. Et d’ajouter : « Elle a subi son dernier interrogatoire alors qu’elle n’avait pas dormi depuis 34 heures ».
« Il s’agit de réaffirmer le message d’Ahed, le message de sa génération selon lequel nous ne sommes pas des victimes, nous sommes de combattants pour la cause (palestinienne), pour la liberté », a affirmé le père.
L’objectif de ces intimidations, selon Mariam Barghouti, l’un des soutiens de la famille Tamimi, est d’obtenir des aveux à tout prix : « Ils essayent de la faire plier, par tous les moyens, en la manipulant, en faisant pression, en la harcelant verbalement, et en menaçant ses amis et sa famille, et c’est ce qu’ils lui ont dit, qu’ils allaient arrêter sa famille et les enfants de son village et qu’elle serait responsable de ça.. C’est une violation des droits des prisonniers palestiniens par Israël, c’est un crime. »
Harcèlement sexuel
L’avocate d’Ahed Tamimi a accusé un interrogateur israélien d’avoir harcelé sexuellement la jeune Palestinienne de 17 ans, arrêtée en décembre dernier dans sa ville natale du village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, pour avoir giflé un soldat israélien devant une caméra.
Gaby Lasky a déposé une plainte auprès du procureur général israélien lundi, affirmant que l’un des interrogateurs avait interrogé Tamimi d’une manière inappropriée, en particulier compte tenu de son statut de mineure, et a inclus des remarques sur son apparence.
Gaby Lasky a décrit le comportement de l’interrogateur, officier de l’unité de renseignement militaire Aman, comme une « violation flagrante de la loi », qualifiable de harcèlement sexuel.
Sur les images vidéo d’un interrogatoire, un officier israélien dit à Ahed Tamimi : « Vous avez les yeux d’un ange », faisant « des tentatives de flirt inquiétantes » et proférant des menaces contre sa famille.
Ahed Tamimi usait son droit de garder le silence alors que deux interrogateurs masculins essayaient différentes tactiques pour la faire parler.
L’avocate de l’adolescente a dénoncé l’absence d’officier femme lorsque sa cliente était interrogée.
Les avocats de la jeune fille ont affirmé avoir rendu publique cette vidéo pour montrer comment se passent les interrogatoires de mineurs dans les geôles de l’occupation israélienne.
Le bureau du Haut Commissaire de l’ONU pour les droits de l’Homme et l’Union européenne ont par ailleurs exprimé leur préoccupation devant le cas Tamimi. Environ 350 enfants palestiniens sont détenus par Israël, selon Amnesty International.
Source: Médias