La Cour d’appel de Manama a rouvert ce dimanche le procès du chef de l’opposition chiite, Ali Salmane, après l’annulation en cassation de sa condamnation à neuf ans de prison pour « complot contre le régime » et « incitation à la désobéissance », selon une source judiciaire.
Cheikh Ali Salmane, présent à la barre, s’est abstenu de parler durant l’audience, a ajouté la source, précisant que les avocats de la défense ont critiqué de nouveau les accusations retenues contre leur client et affirmé qu’il n’était pas coupable.
La Cour a fixé la date du 4 décembre pour rendre son verdict, a indiqué le parquet dans un communiqué.
Le 17 octobre, la Cour de cassation avait annulé la condamnation du chef du mouvement d’opposition Al-Wefaq et renvoyé l’examen du dossier devant la Cour d’appel.
Ali Salmane purge actuellement une peine de neuf ans de prison.
Il avait été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour soi-disant « incitation à la haine confessionnelle » dans ce petit royaume du Golfe.
En mai 2016, la Cour d’appel avait alourdi la peine à neuf ans de prison en retenant le chef d’accusation de « complot contre le régime », dont Salmane avait été acquitté en première instance.
L’arrestation le 28 décembre 2014 du leader chiite avait provoqué des manifestations et avait été condamnée par des organisations de défense des droits de l’Homme.
L’incarcération de Salmane était intervenue dans le cadre d’une campagne de répression contre Al-Wefaq, le principal mouvement d’opposition bahreïni qui a été dissous le 17 juillet 2016 par une décision de justice sous l’accusation présumée de « favoriser le terrorisme ». Fin octobre, Al-Wefaq s’est pourvu en cassation contre sa dissolution.
Le mouvement comptait le plus grand bloc parlementaire avant la démission en février 2011 de ses députés pour protester contre la répression du mouvement de contestation qui avait éclaté à Bahreïn dans la foulée du Printemps arabe.
Si la violence a baissé en intensité ces dernières années, la justice de Bahreïn continue de prononcer de lourdes peines de prison contre les auteurs présumés d’attaques, notamment contre les forces de l’ordre et les dignitaires religieux. Ces condamnations sont parfois assorties de retrait de la nationalité.
Cheikh Dayhi : « Cheikh Salmane est la clé à toute solution »
S’exprimant sur cette affaire, le secrétaire général adjoint du Wefaq, cheikh Hussein Dayhi a déclaré que « si l’on emprisonne cheikh Ali Salmane pour 1000 ans ou qu’on le libère, il demeurera inébranlable devant les tempêtes et il tiendra à ses promesses. Cheikh Salmane est la clé à la solution et à la réconciliation, et c’est à travers lui seulement que les ententes et les négociations avec le peuple peuvent être menées».
Et de poursuivre : « Cheikh Ali Salmane est l’un des politiciens les plus flexibles et les plus raisonnables. Celui qui ne tolère pas sa sagesse ne pourra traiter avec personne d’autre. Cheikh Salmane a été arrêté et jugé parce qu’il réclamait la justice, la dignité et la liberté pour tous, ce que rejette le pouvoir ».
Source: Almanar, AFP
Source: Divers