Quoiqu’en disent les responsables de la milice Jaïsh al Islam, l’accord de Douma est entré en exécution.
575 de ses miliciens et les membres de leur familles sont sortis de Douma en direction du passage Wafidine, en préparation à leur transfert en direction de Jarablus, à la frontière avec la Turquie, a affirmé ce lundi après-midi l’agence russe Sputnik.
« Quatre bus transportant des terroristes de Jaïsh al-Islam et leurs familles sont sortis de Douma », avait annoncé auparavant la télévision syrienne.
Tout au long de la journée, des véhicules vont se regrouper sur une autoroute en périphérie de Damas, stationnant de longues heures en attendant la fin des préparatifs de ce premier convoi.
Les habitants le souhaitant pourront rester sur place et régulariser leur situation, a annoncé la télévision étatique.
Selon la correspondante la télévision libanaise satellitaire al-Mayadeen Tv, 4.000 miliciens et les membres de leurs familles sont concernés par l’accord.
Le contenu de l’accord
Un accord a été trouvé pour évacuer les radicaux du groupe Jaysh al-Islam de la Ghouta orientale, a annoncé le ministère russe de la Défense, rapporte l’agence russe Sputnik.
Conformément aux exigences de la partie russe, les radicaux doivent remettre des cartes des champs de mines et des tu
nnels souterrains, ainsi que déminer les bâtiments, démonter les barricades et dégager les principales voies de circulation», a fait savoir le général.
L’accord stipule aussi que les rebelles doivent être évacués vers la région de Jarablous frontalière avec la Turquie, et laisser sur place leurs armements lourds et moyens.
Le chef de Jaïsh al-Islam Mohamad Allouche a pour sa part nié la conclusion de l’accord, affirmant qu’il concerne uniquement les personnes blessées.
La particularité de l’accord, selon la télévision iranienne arabophone al-Alam, est qu’il comprend aussi une clause sur les civils et les militaires qui ont été enlevés et pris comme otages par Jaïch al-Islam. Ils se comptent par plusieurs milliers militaires et civils
Samedi 31 Mars, les otages pris par Faylak al-Rahmane avaient été libérés.
Faylak al-Rahmane évacué
Entretemps, l’évacuation de la milice Faylak al-Rahmane alliée du front al-Nosra (ex-branche d’al-Qaïda) se poursuit. Dimanche soir, 1.146 personnes à bord de 24 bus ont quitté Douma en direction d’Idleb, selon la télévision étatique syrienne, dont 112 miliciens de Faylak al-Rahmane.
«Ce soir, 24 cars ont quitté Douma pour Idlib en passant par le couloir humanitaire de Muhayam al-Wafedin. Cela a eu lieu dans le cadre des accords conclus entre l’armée syrienne et les radicaux à Douma, tout d’abord avec Jaysh al-Islam», a précisé une source au sein des organes de sécurité à Sputnik.
Toujours selon le centre russe, le nombre de personnes évacuées depuis le début de la reconquête de la Ghouta vers le nord-ouest syrien a atteint les 40 mille. Il s’agit de miliciens et des membres de leurs familles en plus de civils pro rébellion.
Selon l’OSDH, environ le quart sont des combattants.
Le retour à l’école
En parallère à ces évacuations, il y a un mouvement inverse qui est opéré: le retour des habitants vers leurs localités dans la Ghouta orientale et le reprise du cours normal de leur vie. Les écoles ont réouvert leurs portes. Selon Média de guerre, instance médiatique de la Résistance, quelque 12.000 élèves sont retournés dans leurs classes dans les localités de Sakba, Kfar Batna , al-Harjalat et al-Doweir.
Damas prend un souffle
La capitale aussi devrait prendre un soufle.
Depuis le début de l’année, le gouvernement syrien avait réitéré d’innombrables fois sa volonté d’en finir avec les groupes terroristes qui occupaient la Ghouta orientale et bombardaient Damas.
A plusieurs reprises, ils ont tenté de lancer une bataille pour la conquérir. Des centaines d’habitants de la capitale en ont fait les frais.
A l’occasion de Pâques, le président Assad et son épouse se sont rendus au domicile d’une jeune fille dont le pied a été amputé après une blessure par un tir d’obus des rebelles sur la capitale, a indiqué la présidence syrienne.
La libération de la Ghouta devra aussi sécuriser la capitale.
Ayant conquis 95 % de sa surface, depuis la campagne lancée le 18 février, les forces progouvernementales avaient consolidé leur présence autour de Douma le samedi dernier.
« La victoire dans la Ghouta est un clou dans le cercueil des terroristes », a proclamé samedi à la télévision d’Etat un officier de l’armée syrienne.
La Ghouta orientale a été l’une des premières régions où ont éclaté les manifestations réclamant des réformes au pouvoir en 2011.
Avec l’aide financière, militaire et politique des monarchies arabes et des puissances occidentales, ce mouvement de contestation a été confisqué puis s’est militarisé dès les premières semaines, s’en prenant aux forces de l’ordre et aux troupes de l’armée. Sans compter les dizaines de milliers de takfiristes arabes et étrangers qui ont été dépêchés dans ce pays avec l’accord tacite des états parrains des groupes terroristes.
Avec le soutien militaire russe, de l’Iran et du Hezbollah, le pouvoir a pu renverser la donne dans la guerre, multipliant les victoires face aux rebelles qui s’étaient alliés aux djihadistes takfiristes d’Al-Qaida, jusqu’à reconquérir plus de la moitié du pays.
La Syrie est un pillier de l’axe de la Résistance qui prône la lutte contre l’occupation israélienne, soutenue par les puissances occidentales et les régimes arabes, dont en dernier les monarchies du Golfe, menée par l’Arabie saoudite et qui s’apprêtent à normaliser.
Source: Divers