Les Etats-Unis se préparent pour la bataille de Raqqa, province du nord est de la Syrie , en mettant sur pied les groupes armés qui combattront la milice wahhabite takfiriste Daesh.
Or, quelque soient les scénarios envisageables, la Turquie semble exclue de la bataille, jusqu’ à preuve du contraire. Hormis ce détail, deux versions sont véhiculées sur les effectifs de ces milices qui particperont à la bataille de Raqqa.
Selon la version des kurdes des Forces démocratique syriennes, les Américains les ont choisis pour assumer cette mission, et exclu la Turquie, malgré l’insistance de son président Recep Tayyeb Erdogan.
Mais il est aussi question de l’implication d’autres milices armées, dont Liwa al-Tahrir ou Brigade de la Libération qui a gonflé ses rangs de quelques dizaines de fils de la province de Raqqa surtout après que son ancien chef, Abdel Karim al-Obeid s’est enfui en Turquie et a été remplacé par un certain Fayyad Chebly, un fils de Raqqa.
Ainsi que de deux autres groupes: Liwa as-Sokour Raqqa (Brigade des aigles de Raqqa) et Liwa Souwwar Raqqa (La Brigade des révolutionnaires de Raqqa) lesquels devraient également faire partie du fer de lance contre Daesh à Raqqa.
Tous ces groupuscules seront rassemblés dans le cadre du Conseil militaire de Raqqa qui devrait voir le jour prochainement. Selon le porte-parole des FDS, Talal Sello, ils ont obtenu des promesses qu’ils obtiendront un grand appui en armements et en arsenal sophistiqué, dont entre autre des anti-blindés.
Selon le général Joseph Votel, le commandant en chef du Central Command, la bataille de Raqqa en Syrie sera bien plus difficile que celle de Mossoul en Irak.
Il faudrait d’après lui rassembler les effectifs nécessaires de cette force, « les entrainer et les former et dans certains cas aussi les équiper tout en planifiant l’opération ».
Selon al-Akhbar, l’opération sera divisée en deux phases. La première consistera à assiéger Daesh dans la ville et à lui couper toutes les voies d’approvisionnement. Avant de passer à la seconde phase dont le but sera de mettre fin à sa présence définitivement.
AFP: et des forces arabes
Selon l’AFP, à la base d’informations distillées cette semaine par les responsables du Pentagone, la solution serait de laisser les Kurdes syriens participer à la première phase de l’offensive sur Raqqa, jusqu’à s’avancer un peu plus près de la ville pour resserrer l’étau sur les jihadistes wahhabites.
A ce stade, il ne devraient pas à l’assaut de la ville proprement dite, qui serait laissé à des forces arabes, acceptables pour la Turquie, et aurait lieu plus tard.
« Raqqa est d’abord une ville arabe », a rappelé cette semaine le colonel américain John Dorrian, un porte-parole de la coalition à Bagdad.
Militairement parlant, toute la question est de savoir si ces combattants arabes constitueront une force suffisamment puissante pour battre les jihadistes.
Selon le colonel Dorrian, il y aurait aujourd’hui jusqu’à 10.000 combattants arabes prêts à partir au combat.
Mais les militaires américains espèrent parvenir à « augmenter l’effort de formation et créer plus de forces arabes », a-t-il reconnu dans un point-presse jeudi.
« C’est ce à quoi nous travaillons en ce moment. Mais cela n’empêche pas de faire mouvement et d’isoler la ville », a-t-il souligné.
Selon lui, la formation nécessaire pour les nouveaux combattants arabes n’est de toute façon pas très longue.
« On ne parle pas de débutants, on parle de gens qui se sont déjà battus pour défendre leurs propres villages », a-t-il estimé.
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’intérêt porté par les Américains pour la libération de Raqqa, ne devrait pas affaiblir Daesh.
« Le fait de diriger la bataille en direction de Raqqa , devenue la principale cible des Américains, devrait décaler l’hégémonie de Daesh en direction de Deir Ezzor , et en conséquence renforcer les attaques de cette milice contre les positions de l’armée syrienne . Ce qui est compatible avec les velléités américaines de mettre fin à l’hégémonie de Damas et de ses alliés dans le nord et l’est syriens , au profit des alliés de Washington », a prévenu le journal.