La Commission européenne va présenter mercredi un plan d’actions pour améliorer à la mobilité des troupes et des équipements militaires sur le territoire européen, dans un contexte de pressions croissantes exercées par les puissances occidentales contre la Russie. Celle-ci menaçant la suprématie occidentale dans le monde.
Selon l’AFP, les mesures proposées visent à lever les nombreux obstacles bureaucratiques et réglementaires qui rendent les mouvements militaires compliqués, notamment quand il s’agit de transit d’explosifs ou de matières dangereuses, et à adapter les infrastructures routières et ferroviaires au transport d’engins comme des tanks.
L’objectif, soutenu par l’Otan, est de créer « un espace Schengen militaire », selon des responsables européens, par analogie avec l’espace Schengen de libre-circulation où les contrôles ont été supprimés (sauf exceptions) pour les voyageurs aux frontières.
La présumée menace potentielle constituée par la Russie n’est pas spécifiquement citée par la Commission pour justifier ce plan d’actions. « Ces propositions ont une dimension pratique, mais leur finalité est évidente au moment où les tensions s’exacerbent avec la Russie », a toutefois expliqué un diplomate européen.
« On ne peut plus dire qu’un conflit en Europe est impossible », estiment en privé de nombreux responsables européens.
Les relations entre l’UE et la Russie se sont dégradées depuis l’intervention de la Russie au côté du gouvernement syrien contre les groupes terroristes. Elle se sont exacerbées avec le coup d’état fomenté par des groupes d’extrême-droite pro occidentaux en Ukraine contre le président pro russe et puis l’annexion de la Crimée à l’issue d’un référendum favorable et le début d’un conflit meurtrier dans l’est de l’Ukraine en 2014.
Depuis que les forces gouvernementales syriennes ont repris l’initiative dans la lutte contre les groupes terroristes, avec l’aide de la Russie, les liens de cette dernière avec le bloc occidental se sont envenimées davantage. Jusqu’à l’éclatement de l’affaire de l’empoisonnement d’un ex-agent double russe début mars, imputé par Londres à Moscou, sans preuves solides.
Le plan d’actions, consulté par l’AFP, prévoit notamment d’identifier les besoins pour les transports militaires et de recenser les infrastructures utilisables.
« En cas de conflit, nous n’aurions aujourd’hui pas le temps de localiser les itinéraires praticables ni d’accomplir les procédures bureaucratiques pour déplacer un blindé des Pays-Bas jusqu’en Estonie », a déploré en privé un haut responsable européen.
« Il faut s’assurer que les infrastructures nécessaires existent, que les tunnels sont praticables, que les routes ont une largeur suffisante, que les ponts peuvent supporter le poids des matériels transportés », a expliqué un diplomate.
L’UE prévoit des cofinancements pour une dizaine de corridors transnationaux. Mais la décision de les réaliser, de même que leur utilisation à des fins militaires, relèvent de la souveraineté des Etats membres.
Ce nouveau plan s’inscrit dans le cadre des efforts récents pour relancer la coopération des pays de l’UE en matière de défense. Ils prennent notamment la forme d’une « coopération structurée permanente », lancées en décembre dernier, entre 25 pays, à laquelle seuls le Royaume-Uni, le Danemark et Malte ne participent pas.
Ce format de coopération sans précédent vise notamment à stimuler le développement de projets militaires et la conception d’équipements en commun, estime l’AFP.