Le gouvernement de la chancelière allemande, Angela Merkel, a refusé de répondre à une demande des États-Unis sur la désignation de l’ensemble du Hezbollah, et non pas seulement la branche armée de ce groupe de résistance, comme organisation ‘terroriste’, dans le cadre des pourparlers sur le programme nucléaire iranien.
Dans une tentative de modifier l’accord nucléaire avec Téhéran, des négociations sont en cours entre les États-Unis d’une part et l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni de l’autre. La chaîne de télévision américaine Fox News a révélé que Berlin était la partie « la moins coopérative » parmi les trois puissances européennes.
La chancellerie fédérale allemande résiste à l’appel de l’équipe de négociation américaine ainsi qu’à la volonté de M.Donald Trump de placer le Hezbollah dans son entièreté sur la liste noire des organisations terroristes car cet appel est, selon les diplomates allemands, lié aux pourparlers de paix israélo-palestiniens.
Selon les mêmes sources, « l’Allemagne considère l’administration Trump comme étant trop pro-israélienne. Elle ne veut pas donc placer tout le Hezbollah, surtout son aile politique, sur la liste noire ».
Au cours des dernières semaines, les diplomates américains ont effectué plusieurs rencontres avec les responsables européens à Londres, Berlin et Paris dans le cadre des efforts visant à examiner les plaintes du président américain concernant l’accord nucléaire signé en 2015 avec l’Iran.
Interrogé sur la position de l’Allemagne, un porte-parole du département d’État américain a réitéré les demandes de M.Trump déclarant, lundi 19 mars à Fox News : « Ils devraient désigner le Hezbollah comme une organisation terroriste dans son ensemble ».
Le président iranien Hassan Rohani s’est adressé cette semaine à Merkel pour l’encourager à continuer à jouer son rôle «constructif pour la mise en œuvre complète et réussie de l’accord nucléaire iranien.»
Dans une lettre de félicitations adressée à la chancelière allemande pour sa réélection pour un quatrième mandat, M.Rohani a déclaré que les liens amicaux et constructifs de longue date entre l’Iran et l’Allemagne offraient aux deux parties une opportunité appropriée de développer leur coopération mutuelle.
Téhéran et Berlin entretiennent des relations économiques croissantes. Les exportations allemandes vers la République islamique d’Iran ont atteint 3,5 milliards d’euros en 2017, soit environ 4,3 milliards de dollars, contre 2,6 milliards d’euros en 2016.
Berlin empêche la révision de l’accord nucléaire
Merkel a saboté les efforts de Donald Trump qui critique l’accord nucléaire sur l’idée d’une renégociation des capacités balistiques iraniennes. A Bruxelles, les allemands ont répété leur soutien à cet accord.
Berlin refuse la demande de ce que les débats européens autour du nucléaire iranien incluent le programme balistique.
La représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a martelé, lundi 19 mars 2018, que les sanctions contre l’Iran ne sont pas à l’ordre du jour de la réunion des chefs de la diplomatie de l’Union européenne (UE) à Bruxelles.
Washington prépare un plan B
Les Etats Unis préparent un plan de secours pour parer à l’éventualité d’un échec de ces négociations, a déclaré mercredi le principal négociateur américain, rapporte Reuters.
Trump a accepté le 12 janvier, pour la troisième fois depuis son accession à la Maison blanche, de prolonger la suspension des sanctions économiques contre l’Iran tout en fixant un délai de 120 jours aux Européens – au 12 mai – pour réviser l’accord sur le nucléaire iranien, « le pire » des accords selon lui.
« Nous avons eu des discussions constructives avec les Européens sur la question d’un accord supplémentaire mais je ne suis pas en mesure de dire si nous parviendrons ou non à un accord avec eux », a déclaré Brian Hook, chargé de conduire les discussions avec les Européens.
« Nous devons toujours nous préparer à toutes les éventualités c’est pourquoi nous élaborons un plan de secours », a-t-il dit.
Source: Médias