Un Saoudien condamné à huit ans de prison pour avoir manifesté contre des bombardements israéliens à Gaza est toujours détenu bien qu’il ait purgé sa peine, a dénoncé jeudi l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Khaled al-Oumair devait théoriquement sortir de prison le 5 octobre, indique dans un communiqué l’organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York.
Selon HRW, M. Oumair faisait partie d’un groupe arrêté en janvier 2009 pour avoir protesté contre la guerre israélienne dans la bande de Gaza. Le droit de manifester n’est pas reconnu en Arabie saoudite.
Le Saoudien a entamé il y a près d’un mois une grève de la faim pour dénoncer son « maintien en détention », ajoute HRW, en appelant à sa libération immédiate.
L’ONG indique avoir recensé d’autres cas de prisonniers ayant passé des mois, voire des années, en détention après avoir purgé leur peine en Arabie saoudite.
« Ces détentions arbitraires prolongées ont souvent été le résultat d’erreurs de la bureaucratie » saoudienne, déclare HRW, en s’élevant contre ces « violations des lois saoudiennes et des normes internationales en matière de droits humains ».
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a prétendu à plusieurs reprises que la justice saoudienne était indépendante et qu’elle devait être respectée par les autres pays.
Selon des défenseurs des droits de l’Homme, les activistes en Arabie saoudite s’exposent à de longues peines de prison, à des interdictions de quitter le territoire et à d’autres restrictions.
Concernant la liberté d’expression, le royaume se trouve au 165e rang sur la liste de 180 pays dressée par Reporters sans frontières.
L’Arabie saoudite vient toutefois d’être réélue au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
Cette réélection pour un mandat de trois ans « va permettre au royaume de continuer sa mission consistant à défendre les droits de l’Homme dans les mondes arabe et musulman », a clamé l’ambassadeur saoudien à l’ONU Abdallah al-Mouallami, selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Un Saoudien condamné à 15 ans de prison pour soutien à cheikh Nimr
Entre-temps, un tribunal de Ryad a condamné un Saoudien à 15 ans de prison pour avoir soutenu le dignitaire et opposant Cheikh Nimr al-Nimr, exécuté au début de l’année, a rapporté jeudi le quotidien Al-Riyadh.
Cheikh al-Nimr était le principal animateur du mouvement de contestation appelant à des réformes politiques dans le royaume wahhabite.
Sans identifier le Saoudien condamné à 15 ans de prison, le journal Al-Riyadh a indiqué jeudi qu’il avait pris part à des « manifestations et des marches » de protestation dans l’est du royaume.
Il a aussi été reconnu coupable d’avoir scandé des slogans hostiles aux autorités et favorables à Nimr al-Nimr, selon le quotidien.
Source: Agences