Le projet de campagne présidentielle d’Hillary Clinton a été élaboré par Eric Schmidt, président du Conseil d’administration de Google, lit-on dans une nouvelle publication de WikiLeaks. Selon la correspondance publiée, Google a analysé en détail l’utilisation du comportement des électeurs pour obtenir de meilleurs résultats.
Après quatre ans d’expériences et de recherches avec la participation de 10 000 personnes dans 39 pays, Robert Epstein, un chercheur en psychologie de l’Institut américain pour la recherche sur le comportement et la technologie à Vista, en Californie, est parvenu à une conclusion décevante.
Il a découvert que Google était capable de favoriser tel ou tel candidat aux élections présidentielles et les aider à obtenir environ 12 % des votes du nombre total des électeurs indécis et dans certains groupes démographiques, jusqu’à 80 % des votes!
Les personnes font en général confiance aux résultats de leurs recherches, ce qui veut dire qu’un moteur de recherche est capable d’influencer le destin d’un pays sur quatre sur notre planète.
D’après les données officielles, Facebook peut influencer environ 600 000 personnes le jour de vote, affirme M. Epstein dans une interview accordée à RT. Il suffit alors d’envoyer des notifications « Allez voter! » à ceux qui soutiennent Hillary Clinton et de ne pas envoyer les notifications aux supporters de Donald Trump. De nombreuses personnes se rendront aux élections suite à ces notifications au lieu de rester chez eux.
Alors que Facebook est capable d’influencer 600 000 d’électeurs, Google peut avoir un impact encore plus fort, touchant entre 2,6 et 10,4 millions de personnes.
Pourtant, selon M. Epstein, Google est le leader de son marché dans la plupart des pays, sauf la Russie et la Chine, ce qui rend sa capacité d’influencer l’opinion publique dans ces deux derniers pays difficile.
« La compagnie privée peut ressembler à un système monarchique où le leader possède un immense pouvoir (…). Une telle compagnie ne croit pas qu’elle doit présenter le bilan de son activité au grand public. Personne n’a accès à leurs notes complètes (…). Potentiellement, cela peut être dangereux », estime M. Epstein.
Selon les recherches de M. Epstein sur les élections présidentielles aux États-Unis, la situation actuelle est sans précédent: pour la première fois dans l’histoire, un immense pouvoir est concentré dans les mains de quelques personnes qui échappent à toute loi, estime le chercheur. Et ces gens ne sont pas obligés d’agir pour le bien de la société.
« J’ai déclaré plusieurs fois que je suis un fervent irréductible d’Hillary Clinton », remarque le chercheur. « Sans aucun doute, elle est mieux que Trump. Je ne pense pas qu’il veut vraiment devenir président — ce qui est plus probable, c’est qu’il essaye d’augmenter sa popularité (…). Je pense qu’il créera sa propre chaîne de télévision où il lancera sa propre télé-réalité populaire sur sa campagne présidentielle », assure M. Epstein.
Les résultats des derniers sondages ne prennent pas en compte le fait que Google et d’autres compagnies ont le pouvoir d’influencer les votes des élections et c’est une grande lacune. Pourtant, selon Robert Epstein, il est évident que Mme Clinton occupera le poste présidentiel:
« Si l’on imagine le pouvoir que ces compagnies possèdent, cela devient clair que Clinton remportera la victoire. Et c’est sûr qu’elle gagnera entre 2,6 et 10,4 millions de votes. Si l’on prend en compte la moyenne, il est clair qu’elle gagnera 6,5 millions de votes supplémentaires », conclut-il.
Source: RT