L’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a affirmé que » les différends entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite sont politiquement vieux « . En revanche, il a souligné que « l’Algérie ne pouvait être en désaccord avec le Hezbollah dans sa résistance contre l’entité sioniste, surtout qu’il fait partie des composantes du peuple libanais. »
Dans une interview avec la chaine américaine CNN arabe, Belkhadem a expliqué les relations algéro-saoudiennes: » nos différends politiques avec l’Arabie datent depuis le règne du roi Fayçal, quand le président Hawari Boumdine a adopté une politique socialiste en Algérie. Nos frères en Arabie Saoudite pensaient que le socialisme était le résultat du communisme et que le communisme prônait l’athéisme. Et donc, ils ont confondu entre une orientation économique du pays et entre la doctrine constante des Algériens qui est l’Islam ».
« Par la suite, notre désaccord avec l’Arabie s’est appronfondi avec la question des prix du pétrole, sachant que l’Arabie saoudite est le plus grand producteur au sein de l’OPEP, et donc il est évident pour nous, que le plus grand producteur doit tenir compte des intérêts des petits producteurs. Surtout que tous nos revenus provenaient du pétrole et du gaz, et donc plus le prix du baril chutait et plus nous accumulons des pertes et des dépenses » a-t-il poursuivi.
Interrogé sur le rapprochement de l’Algérie avec l’Iran, l’ex- ministre algérien des Affaires étrangères a répondu : « Ce genre de rapprochement ne concerne pas uniquement l’Iran, mais comme il existe un profonde rivalité entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, automatiquement, on a tendance à qualifier tout rapprochement envers le premier comme un éloignement du second. C’est une fausse approche.. car les positions de l’ Algérie n’ont pas changé envers les causes justes ou envers les États qui permettent aux pays du Tiers-Monde de profiter de leurs ressources naturelles et de leur développement ».
Interrogé si la position de l’Algérie envers le Hezbollah libanais est influencée par l’Iran, Belkhadem a répondu: « Certes non, il n’existe aucune influence venant de l’Iran. C’est une position algérienne , souveraine, fondée sur la logique: le Hezbollah est reconnu en tant que parti libanais, présent au sein des institutions libanaises , au Parlement et aussi dans le gouvernement sans compter les conseils municipaux. Et donc comment classer un parti présent dans le pouvoir , dans un État souverain, membres des Nations Unies comme terroriste « ?
Et de poursuivre : » a contrario, si cette classification est vraie alors cela signifie que le terrorisme est partout dans les institutions libanaises de l’Etat, ce qui est faux. On peut ne pas s’accorder avec le Hezbollah sur son orientation doctrinale ou confessionnelle, mais on ne peut pas être en désaccord avec le Hezbollah dans sa résistance contre l’entité sioniste, surtout qu’il fait partie de l’une des principales composantes du peuple libanais, telle est la position de l’Algérie ».
Concernant la position de l’Algérie envers la Syrie , l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères a souligné : « Il est injuste envers ceux qui ont voté , voire inapproprié de qualifier un Etat ou un régime ou un président d’illégitime alors qu’il a été élu par le peuple . Regardez ce qui se passe dans la région, en général les choses commencent par le slogan des libertés, ensuite on accorde aux gens les possibilités d’instaurer un système démocratique puis les choses se détériorent et se terminent dans le chaos et la guerre civile ».
« C’est ce qui s’est passé en Irak , au Yémen, en Libye et en Somalie. Est-ce ce le destin que l’on veut à la Syrie ? Devenir comme l’Irak, ou pire comme la Somalie ? C’est pourquoi l’ Algérie a affirmé que cette question dépend uniquement de la volonté du peuple et non pas de l’ingérence extérieure », a-t-il conclu.
Source: Agences