Le samedi 3 février a été le plus meurtrier pour l’armée turque qui a perdu sept soldats, dans la région d’Afrine, dans la province nord d’Alep où l’armée turque et ses mercenaires syriens mènent l’offensive Rameau d’olivier depuis le 20 janvier pour éradiquer les milices kurdes syriennes.
Selon le site d’information turque arabophone Akhbar Turkiya, cinq militaires ont péri lorsque leur char a été pris pour cible par les milices des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord-est de Afrine. Le sixième avait péri auparavant dans les affrontements et le septième dans un bombardement contre la région frontalière de Killis au sud de la Turquie.
Samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait tenu à rassurer son homologue français Emmanuel Macron, qui avait mis en garde la Turquie contre toute velléité d' »invasion » de la Syrie, en soulignant que les opérations de l’armée turque visaient à lutter contre des « éléments terroristes » et qu’Ankara « ne convoitait pas le territoire d’un autre pays ».
La Turquie, alliée à des milices rebelles syriennes qu’elle entraine et finance et dirige, dit vouloir chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle considère comme un groupe « terroriste ».
Celle-ci est toutefois un allié de Washington et des Occidentaux pour imposer leur présence dans ce pays et influer sur ses choix politiques. Une quinzaines de bases ou de positions américaines ont été édifiées dans les zones occupées par les YPG et les Forces démocratiques syriennes qui comportent quelques éléments arabes.
Bilan turc
Dimanche, Akhbar Turkiya a realyé le communiqué hebdomadaire rendu public par le Commandement de l’état-major turc. Celui-ci indique que depuis le lancement de l’offensive, « 932 éléments armés appartenant aux organisations terroristes Daech et PKK et son extension syrienne PYD ainsi qu’à la branche armée de cette dernière, YPG, ont été neutralisés ».
35 terroristes ont été neutralisés et que 5 positions des groupes terroristes ont été détruites lors des frappes aériennes réalisées la nuit de samedi à dimanche, ajoute le communiqué .
Bilan kurde
Les médias kurdes syriens ont rendu compte que le nombre des tués kurdes s’élève à 48 , dont de nombreux civils ayant péri dans le pilonnage turc. Ils ont montré des villages entièrement détruits.
Bilan OSDH
Quant à l’OSDH, elle a fait état de deux chars turcs qui ont été détruits durant la même durée, au nord et à l’ouest de Afrine. Cette instance médiatique de l’opposition syrienne qui siège à Londres, rapporte que depuis le lancement de l’attaque de l’armée turque, cette dernière n’a pu contrôler que 15 villages, l’équivalent de 3% de cette région.
HRW accuse la Turquie
Par ailleurs la Turquie a été épinglée par l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui a accusé ses gardes-frontières de tirer contre des Syriens tentant de passer en Turquie.
« Les Syriens qui fuient vers la frontière turque en quête de sécurité et d’asile sont renvoyés de force: ils sont la cible de coups de feu ou victimes d’abus », a dénoncé Lama Fakih, directrice adjointe du Moyen-Orient à HRW.
Mais pour le porte-parole du président turc, Ibrahim Kalin, son pays applique depuis le début du conflit syrien la politique de « la porte ouverte » avec les réfugiés.
« Je ne sais s’il s’agit d’une affaire isolée ou pas, mais nous allons certainement examiner » les allégations de HRW, a-t-il indiqué à la presse.
Manif en Europe
Selon l’AFP, plusieurs milliers de Kurdes ont défilé samedi à Paris et Strasbourg, siège du Parlement européen, pour protester contre cette offensive.
Source: Divers