Les Kurdes ont été invités au Congrès de paix pour la Syrie, prévu le 30 janvier dans la station balnéaire russe de Sotchi, a annoncé lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov malgré les réticences exprimés par la Turquie à ce sujet.
« Il ne fait aucun doute que le rôle des Kurdes dans le processus ultérieur du règlement politique doit être garanti », a déclaré devant la presse M. Lavrov.
« C’est pourquoi des représentants kurdes ont été inclus dans la liste des Syriens invités au Congrès du dialogue national syrien » à Sotchi, a-t-il précisé.
Le Congrès visant à réunir des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition en vue de chercher une solution pacifique du conflit syrien est organisé à l’initiative de la Russie et de l’Iran, alliés de Damas, ainsi que de la Turquie, soutien des rebelles.
Cette déclaration intervient alors que la Turquie a lancé samedi l’offensive baptisée « Rameau d’olivier » dans le nord de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par Ankara comme une organisation terroriste, car proche du PKK séparatiste.
Sergueï Lavrov a accusé les Etats-Unis d’encourager le séparatisme kurde avec son projet d’entraîner une « force » composée notamment de combattants kurdes dans le nord de la Syrie.
« Soit (les Américains) ne comprennent pas la situation, soit il s’agit d’une provocation en toute connaissance de cause », a déclaré M. Lavrov, qualifiant le projet de la coalition internationale de « grossière ingérence dans les affaires intérieures » de la Syrie.
La coalition internationale menée par Washington a annoncé dimanche qu’elle œuvrait à la création d’une « force » frontalière dans le nord de la Syrie composée de 30.000 hommes, dont près de la moitié issus des rangs des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes.
Cette annonce a aussitôt provoqué la colère de la Turquie, car les FDS sont dominées par une milice kurde considérée par Ankara comme l’extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en rébellion contre les autorités turques depuis 1984.
Le Pentagone a assuré depuis qu’il ne s’agissait pas d’une « nouvelle armée » mais seulement d’un entraînement des « forces locales de sécurité ».
Le Kremlin a indiqué lundi « suivre de manière la plus attentive » le déroulement de l’opération turque dans le nord de la Syrie et la situation humanitaire dans cette zone, en assurant être en contact sur le sujet avec Damas, comme avec Ankara.
Pour la Russie, « le principe fondamental reste celui de l’intégrité territoriale de la Syrie », a souligné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Source: Avec AFP