Les autorités turques ont émis lundi des mandats d’arrêt contre 35 personnes soupçonnées de faire de la « propagande terroriste » sur les réseaux sociaux contre l’offensive que mène Ankara contre une milice kurde en Syrie.
D’après la chaîne de télévision publique TRT, ces mandats d’arrêt concernent 18 personnes à Istanbul et 17 personnes à Diyarbakir, grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie où huit suspects ont été interpellés dans la matinée.
Ces personnes sont soupçonnées d’avoir fait de la « propagande » en faveur des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde syrienne contre laquelle Ankara mène depuis samedi une offensive dans la région d’Afrine.
Ankara considère les YPG comme une « organisation terroriste », étroitement liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Mais les YPG sont les alliés des Etats-Unis qui ont pris pour prétexte la lutte contre la milice wahhabite Daech (Etat islamique) pour s’installer en Syrie .
Par ailleurs, un procureur d’Istanbul a ouvert lundi une enquête contre 57 personnes soupçonnées notamment de « propagande terroriste », d' »incitation à la haine » ou d' »insulte au président » sur Twitter en lien avec l’opération en Syrie, selon l’agence de presse étatique Anadolu.
Les réseaux sociaux sont particulièrement surveillés en Turquie, qui se classe régulièrement en tête des pays demandant le retrait de contenus sur Twitter.
Selon la TRT, le procureur général de Van (sud-est) a ouvert une enquête contre quatre députés du principal parti prokurde de Turquie, le HDP, qui avaient appelé à manifester contre l’offensive turque.
La police turque a empêché dimanche le déroulement de deux manifestations contre l’opération, l’une à Istanbul, où sept personnes ont été arrêtées, et l’autre à Diyarbakir.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu dimanche que quiconque manifesterait contre l’offensive à l’appel du HDP paierait « un prix très élevé ».
Source: Avec AFP