Dans le passé, la puissance de Riyad découlait de son influence au sein du monde arabo-musulman et de sa supériorité économique sur le marché énergétique ainsi que des aides militaires et politiques américaines ; tous ces facteurs de puissance de Riyad sont, actuellement, sur le point de s’effriter.
« Notre coopération productive avec les États arabes est une coopération secrète. . . . Je crois que [ces liens] porteront leurs fruits et élargiront le cercle de la paix. . . Cependant, il y a des limites à l’affichage public de ces relations, comme les liens entre Tel-Aviv et Riyad, par exemple. À son tour, cela impose certaines limites aux relations elles-mêmes et affecte la stratégie régionale d’Israël vis-à-vis de l’Iran « , avait prétendu Netanyahu lors des cérémonies commémoratives pour l’ancien Premier ministre David Ben Gourion en novembre 2017.
Selon de nombreux articles publiés par des médias sur la coopération israélo-saoudienne, les échanges entre Riyad et Tel-Aviv en matière de renseignement et de sécurité ont atteint leur paroxysme. Ce qui est plus surprenant est que l’Arabie saoudite a de plus en plus tendance à se montrer en faveur d’Israël dans l’arène publique. Cela se reflète dans l’autorisation accordée aux «fonctionnaires non officiels», y compris les anciens hauts fonctionnaires et les membres de la famille royale, pour rencontrer, ouvertement, les Israéliens.
La question qui se pose maintenant est de savoir si l’Arabie saoudite accepte-t-elle de renoncer à certaines de ses revendications au sujet de la Palestine, vu les priorités défensives similaires de Tel-Aviv et Riyad face à l’Iran ?
L’auteur d’un article publié sur le site web The National Interest Yoel Gozanski prétend que c’est une question d’un grand intérêt pour le cabinet israélien, qui a promu une approche «Inside-Out» pour resserrer les liens avec des pays comme l’Arabie saoudite afin de contribuer à une percée dans le processus de paix israélo-palestinien.
D’un côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, a nié la possibilité que Riyad établisse des liens avec Tel-Aviv avant que la question palestinienne ne soit résolue, et a noté que l’acceptation par Israël de l’initiative de paix arabe de 2002 (API) est une condition préalable aux relations (ouvertes) israélo-saoudiennes. D’un autre côté, il a concédé que les termes de l’API étaient flexibles sur la base de ce que les Palestiniens seraient disposés à accepter.
Bien que les politiques étrangères de Riyad notamment envers les Houthis au Yémen et au Qatar aient mis au grand jour la puissance restreinte de l’Arabie saoudite, toutefois nombreux sont ceux qui sont optimistes en Israël envers les politiques de Riyad.
Dans le passé, la puissance de Riyad découlait de son influence au sein du monde arabo-musulman et de sa supériorité économique sur le marché énergétique ainsi que des aides militaires et politiques américaines ; tous les paramètres de puissance ce Riyad sont, actuellement, sur le point de s’effriter.
La baisse de la légitimité religieuse de l’Arabie saoudite a fortement réduit son influence dans le monde. Sa stratégie consistant à dépenser des milliards de dollars pour propager le wahhabisme est tombée dans l’impasse aussi bien sur le plan financier que politique. À vrai dire, le wahhabisme risque de ne pas rester loyal vis-à-vis du gouvernement et de se tourner même contre lui.
L’article précise que l’ère de la richesse mythique du royaume saoudien est bel et bien révolue et que le pays fait face au grand défi de changer de cap économique pour se distancier de l’actuel chemin qui conduirait le gouvernement à la faillite d’ici une ou deux décennies.
La situation économique actuelle est due à de nombreux facteurs :
Une forte augmentation de la population et une baisse des revenus due à une dépendance excessive au pétrole et une baisse des prix de l’énergie.
En tout état de cause, il semblerait que les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, malgré les efforts des deux côtés, échouent progressivement.
La contradiction dans les valeurs et la culture a donné à l’Arabie Saoudite l’image d’un pays isolé, à Washington. En même temps, la réaction américaine aux événements en Égypte et en Syrie a convaincu Riyad que Washington n’est pas un allié fiable.
Israël et l’Arabie saoudite partagent des intérêts communs, mais aussi de nombreux intérêts divergents. Il faut examiner minutieusement cette hypothèse que des liens plus étroits entre Riyad et Tel-Aviv pourront améliorer considérablement le statut stratégique d’Israël dans la région.
La coopération israélo-saoudienne est encore loin d’atteindre son apogée.
Source: PressTV