Un haut responsable du Sultanat d’Oman a mis en garde Abu Dhabi et Riyad contre leurs accords bilatéraux conclus loin du cadre du CCGP, qui pourraient aboutir à la dissolution de ce Conseil.
Cette prise de position du responsable omanais témoigne du fait que la crise du golfe Persique, qui oppose le Qatar à l’Arabie saoudite et ses alliés depuis plus de six mois, est dans l’impasse et que rien n’annonce son règlement imminent dans un proche avenir.
« Si l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le président américain Donald Trump poursuivent leurs politiques déstabilisatrices dans la région, Oman et d’autres pays riverains du golfe Persique sauront créer des alliances alternatives », a-t-il dit.
Ayant requis l’anonymat, il a confié à Middle East Eye que « tant que l’axe saoudo-émirati poursuit une politique arbitraire au sein du CCGP, que Mascate pourrait se voir contraint de trouver des alliés alternatifs ».
Interrogé sur le fait que le Sultanat d’Oman pourrait compter sur quels pays pour créer une nouvelle convergence régionale, il a dit : « L’Iran, rival régional de l’Arabie saoudite, a de bonnes relations diplomatiques avec Oman, ou bien nous pouvons compter sur l’Inde qui entretient de solides relations commerciales avec les pays littoraux du golfe Persique. »
Dans l’optique de Mascate, a-t-il rappelé, les politiques du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, soutenu par Donald Trump, sont confuses et déstabilisatrices, autrement dit « stupides ».
« Si les Saoudiens et Émiratis agissent sur la base de leurs accords de coopération bilatérale, la région du golfe Persique sera menacée par un risque d’effondrement et de rupture », a-t-il ajouté.
Les Émirats arabes unis ont annoncé, début décembre, la création d’une «commission conjointe de coopération» militaire et économique avec l’Arabie saoudite et leur intention de se retirer du Conseil de coopération du golfe Persique.
Ce comité sera chargé de la «coopération et de la coordination» entre les deux pays dans les domaines militaire, politique, économique, commercial et culturel, selon le décret du président des Émirats, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, qui porte création de l’organisme.
Les experts estiment que cette décision mettra en péril l’avenir du CCGP.
Source: PressTV